La nouvelle gouverneure générale Mary Simon ne parle pas français

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Mary Simon, la 30e gouverneure générale du Canada. Photos: capture d’écran CPAC, Francopresse
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Publié 06/07/2021 par Bruno Cournoyer Paquin

La militante inuit Mary Simon, qui ne parle pas français – alors que le gouvernement libéral prétend vouloir moderniser la Loi sur les langues officielles – sera la prochaine gouverneure générale du Canada.

Le premier ministre Justin Trudeau en a fait l’annonce ce mardi 6 janvier au Musée canadien de l’histoire.

Elle succède à Julie Payette, qui a démissionné en janvier dernier, peu avant le dépôt d’un rapport accablant sur le climat de travail à Rideau Hall. Le juge en chef de la Cour suprême, Richard Wagner, assurait l’intérim.

Mary Simon devient la 30e gouverneure générale du Canada.

«Mme Simon a consacré sa vie à l’avancement des droits sociaux, économiques et de la personne des Inuits et des peuples autochtones du Canada», a déclaré M. Trudeau. «Je suis convaincu qu’elle servira les Canadiens et promouvra nos valeurs communes avec dévouement et intégrité» a-t-il ajouté.

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Le comité de sélection a considéré plus de 100 candidats avant de recommander la candidature de Mary Simon, a affirmé le premier ministre.

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Justin Trudeau a annoncé ce mardi 6 juillet que la reine avait approuvé la nomination de Mary Simon comme gouverneure générale du Canada.

Un précédent troublant

Par la voix de sa nouvelle présidente Liane Roy, la FCFA, le lobby politique des francophones hors Québec, a salué la nomination de Mary Simon comme représentant «un pas en avant pour la réconciliation avec les Premières Nations».

La FCFA a aussi salué «son engagement à renforcer sa connaissance du français pendant son mandat»… En espérant qu’elle sera «une championne pour la protection et la promotion des langues officielles et des langues autochtones au Canada»…

La FCFA déplore toutefois que «le premier ministre vient de créer un précédent qui remet en cause la convention voulant que le poste de gouverneur général soit occupé par une personne pouvant s’exprimer dès sa nomination dans les deux langues officielles du pays»…

«La FCFA tient à réaffirmer la nécessité que le gouvernement du Canada nomme des personnes capables de s’exprimer dans les deux langues officielles pour tous les postes d’importance nationale. Cela est la seule manière de donner effet à la dualité linguistique et de permettre aux Canadiens et Canadiennes d’expression française de se reconnaître dans leurs institutions.»

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Mary Simon prête à apprendre le français

La nouvelle gouverneure générale a observé que son bilinguisme est en Inuktitut et en anglais…

En tant que pupille d’un externat autochtone, elle a indiqué qu’on ne lui avait pas donné l’opportunité d’apprendre le français. Mais elle s’est dite prête à poursuivre son étude de la langue française et à mener les affaires de la gouverneure générale dans toutes les langues officielles du Canada.

«Ma nomination vient à un moment réflectif et dynamique de notre histoire partagée», a affirmé Mary Simon en conférence de presse.

Il faut «pleinement reconnaître, commémorer et venir à terme avec les atrocités de notre passé collectif», a-t-elle ajouté.

Mary Simon s’est dite consciente que le rôle de gouverneure générale est «apolitique», mais permettrait de rassembler les Canadiens et les peuples autochtones vers la réconciliation. Il faut apprendre «le respect et la compréhension mutuelle», a-t-elle ajouté.

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gouverneure générale, Mary Simon
Le premier ministre Justin Trudeau et la nouvelle gouverneure générale Mary Simon. Ils sont accompagnés de leurs conjoints, Sophie Grégoire Trudeau et Whit Fraser.

Une carrière sous le signe de la nordicité

Mary Simon est née en 1947 à Kangiqsualujjuaq, au Nunavik, dans le nord du Québec.

Elle a commencé sa carrière comme animatrice de radio au Service du Nord de CBC/Radio-Canada dans les années 1970.

Par la suite, elle a occupé plusieurs postes de direction au sein de l’Association des Inuits du Nouveau-Québec et de l’Inuit Tapiriit Kanatami (ITK), où elle a pris part aux négociations entourant les premiers accords sur les revendications territoriales au Canada.

Elle a ensuite siégé au conseil de direction de la Conférence circumpolaire inuite — aujourd’hui le Conseil circumpolaire inuit (ICC) —, au sein de laquelle elle a exercé deux mandats à titre de présidente.

Mary Simon a été ambassadrice aux Affaires circumpolaires de 1994 à 2003. Elle fut la première Inuite à occuper un poste d’ambassadeur. Pendant cette période, elle a négocié la création du Conseil de l’Arctique et a occupé les fonctions d’ambassadrice du Canada au Danemark de 1999 à 2001.

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Entre autres distinctions, Mary Simon est officière de l’Ordre du Canada et officière de l’Ordre national du Québec. Elle a également reçu la Médaille du Gouverneur général pour la nordicité.

Le premier ministre Trudeau a affirmé ne pas avoir discuté de la possibilité de déclencher des élections avec la gouverneure générale Simon.

Auteur

  • Bruno Cournoyer Paquin

    Journaliste à Francopresse, le média d’information numérique au service des identités multiples de la francophonie canadienne, qui gère son propre réseau de journalistes et travaille de concert avec le réseau de l'Association de la presse francophone.

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