Université de l’Ontario français: la province offre 63 millions $ sur 4 ans… dans 4 ans

Si le fédéral en verse autant pour les 4 premières années

La ministre Caroline Mulroney au Forum économique des Amérique jeudi matin.
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Publié 05/09/2019 par François Bergeron

Dix mois après que le nouveau gouvernement conservateur de l’Ontario ait coupé les 80 millions $ sur quatre ans qui devaient servir à lancer à Toronto la petite Université de l’Ontario français, une entente fédérale-provinciale octroierait finalement au projet 126 millions $ sur huit ans.

Jeudi matin, les ministres Caroline Mulroney (Affaires francophones) et Ross Romano (Collèges et Universités) se sont engagés par écrit auprès de la ministre fédérale Mélanie Joly (Langues officielles) à verser 63 millions $ sur quatre ans à l’institution que Dyane Adam (présidente) et Jason Luckerhoff (vice-recteur) ont maintenue à l’avant-scène de l’actualité avec une vingtaine de professeurs associés et autant de partenaires communautaires.

UOF
Dyane Adam (à la tribune) et le Conseil des gouverneurs de l’Université de l’Ontario français en 2017: Normand Côté, Jacques Naud, Jean Michel Beck, Rodrigue Gilbert, Koubra Haggar, Glenn O’Farrell, Florence Ngenzebuhoro, Marième Lo, Frédéric Dimanche et Fété Kimpiobi. (Absente: Marie-Andrée Vermette)

Par et pour

«Nous reconnaissons l’importance de l’existence d’une université gérée par et pour les francophones en Ontario», a déclaré Mme Mulroney en marge d’un petit-déjeuner sur la francophonie numérique au Forum économique international des Amériques à l’hôtel Royal York.

«Nous avons accueilli favorablement un protocole d’entente du gouvernement fédéral cette semaine et nous sommes impatients de conclure une entente de financement conjointe pour la mise en œuvre de l’Université de l’Ontario français.»

Ecolde d'été de l'UOF
Des responsables et participants à «l’école d’été» de l’UOF sur la scène du théâtre de l’AFT la semaine dernière.

Résistance

Le financement de l’UOF n’attendra donc pas le retour de la province à l’équilibre budgétaire, la raison officielle de la décision du 15 novembre 2018. Cependant, selon l’entente proposée par la province, le gouvernement fédéral financerait les quatre premières années de l’UOF, et le gouvernement provincial les quatre années suivantes (et, normalement, toutes les autres années après).

Le gouvernement ontarien présente l’affaire comme le résultat de ses récentes pressions sur Ottawa, mais c’est lui, en fait, qui capitule face à la résistance franco-ontarienne, marquée notamment par la dissidence de la députée de l’Est ontarien Amanda Simard et une quarantaine de manifestations le 1er décembre.

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On sait aussi qu’à l’approche des élections fédérales (21 octobre), le parti d’Andrew Scheer, qui appuie l’UOF, pâtissait de son association, dans l’esprit des gens, avec celui de Doug Ford.

500 personnes devant le bureau de comté de Doug Ford le 1er décembre, jour de mobilisation à travers la province.

À Ottawa de conclure

La ministre Joly, qui avait accordé au début de l’année une aide d’urgence de 1,9 million $ à l’UOF pour lui permettre de conserver une petite équipe, avait promis 40 millions $ si la province en investissait autant. Après plusieurs mois de silence, l’Ontario a demandé récemment 60 millions $ du fédéral, avant de finalement préciser et officialiser sa propre contribution ce 5 septembre.

«Il est urgent que le gouvernement fédéral prenne les dispositions nécessaires afin que cette entente soit signée dans les plus brefs délais», a déclaré il y a quelques jours le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, Carol Jolin.

Rappelons que l’AFO et d’autres organismes franco-ontariens réclament une université d’envergure provinciale 100% francophone depuis une trentaine d’années… au cours desquelles on a plutôt développé des universités bilingues. Ils ont appuyé l’UOF de Toronto comme une première étape, voire un projet-pilote.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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