Dix mois après que le nouveau gouvernement conservateur de l’Ontario ait coupé les 80 millions $ sur quatre ans qui devaient servir à lancer à Toronto la petite Université de l’Ontario français, une entente fédérale-provinciale octroierait finalement au projet 126 millions $ sur huit ans.
Jeudi matin, les ministres Caroline Mulroney (Affaires francophones) et Ross Romano (Collèges et Universités) se sont engagés par écrit auprès de la ministre fédérale Mélanie Joly (Langues officielles) à verser 63 millions $ sur quatre ans à l’institution que Dyane Adam (présidente) et Jason Luckerhoff (vice-recteur) ont maintenue à l’avant-scène de l’actualité avec une vingtaine de professeurs associés et autant de partenaires communautaires.
Par et pour
«Nous reconnaissons l’importance de l’existence d’une université gérée par et pour les francophones en Ontario», a déclaré Mme Mulroney en marge d’un petit-déjeuner sur la francophonie numérique au Forum économique international des Amériques à l’hôtel Royal York.
«Nous avons accueilli favorablement un protocole d’entente du gouvernement fédéral cette semaine et nous sommes impatients de conclure une entente de financement conjointe pour la mise en œuvre de l’Université de l’Ontario français.»
Résistance
Le financement de l’UOF n’attendra donc pas le retour de la province à l’équilibre budgétaire, la raison officielle de la décision du 15 novembre 2018. Cependant, selon l’entente proposée par la province, le gouvernement fédéral financerait les quatre premières années de l’UOF, et le gouvernement provincial les quatre années suivantes (et, normalement, toutes les autres années après).
Le gouvernement ontarien présente l’affaire comme le résultat de ses récentes pressions sur Ottawa, mais c’est lui, en fait, qui capitule face à la résistance franco-ontarienne, marquée notamment par la dissidence de la députée de l’Est ontarien Amanda Simard et une quarantaine de manifestations le 1er décembre.