Une prof de Glendon est traductrice de jeux de société

Sa passion

Valérie Florentin traductrice jeux Glendon
Un jeu de la série L'Appel de Cthulhu.
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Publié 13/05/2023 par François Bergeron

La traductrice Valérie Florentin a toujours été passionnée de jeux de société. Des classiques comme les cartes, le Mille Bornes, Les Aventuriers du Rail ou Clue. Puis elle s’est tournée vers les jeux de rôles à la Donjons et Dragons, les jeux d’aventures dans des univers mythiques: autour d’une table ou en ligne.

Elle est membre de clubs de jeux. Elle en a créé. Et dans une foire commerciale où elle tenait un kiosque, l’éditeur Hexagonal lui a proposé un contrat de traduction (de l’anglais au français) d’un jeu basé sur la trilogie du Seigneur des Anneaux: le Jeu de rôles des Terres du Milieu.

«J’ai trouvé que j’aimais ça!», dit-elle à l-express.ca.

Valérie Florentin traductrice jeux Glendon
Le célèbre jeu Clue (Cluedo en France). Qui a été tué, dans quel pièce, avec quel instrument?

De Strasbourg à Toronto

C’était en 1999. Trois ans plus tard, la Strasbourgeoise partait s’établir au Canada. Mais elle a poursuivi sa principale activité professionnelle: traduire les manuels d’instructions, cartes, planches et boîtes de jeux pour Hexagonal, puis pour Sans-Détours Éditions.

Valérie Florentin traductrice jeux Glendon
Valérie Florentin.

À son actif, elle compte une cinquantaine de jeux des séries Vampire, Mage, L’Appel de Cthulhu, la Légende des Cinq Anneaux

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Valérie Florentin a également traduit quelques jeux vidéos. «C’est une expérience très différente», dit-elle. «On travaille avec des fichiers Excel, on ne comprend pas nécessairement où s’en va l’histoire.»

Prof de traduction à Glendon

Depuis 2017, elle est chargée de cours à l’École de traduction du collège Glendon de l’Université York. Cela occupe maintenant l’essentiel de son temps, même si elle demeure active dans les clubs et les associations de joueurs.

Elle reste spécialiste de la traduction «ludique», qui est «un petit milieu», dit-elle. Alors que «la traduction offre une foule de débouchées: la traduction littéraire (de romans et d’essais), pour le doublage des films, pour les industries et les services gouvernementaux…»

Les traducteurs sont «bons avec les mots», explique Valérie Florentin. «Ils deviennent aussi réviseurs, journalistes…»

Certains de ses étudiants en traduction cumulent des études en droit ou en science pour travailler comme traducteur dans ces domaines, qui ont chacun leur terminologie spécialisée.

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Valérie Florentin traductrice jeux Glendon
Les jeux La Légendes des Cinq Anneaux et Aventures à Rokugan.

Ce n’est pas un travail de moine

Contrairement à ce qu’on peut croire, la traduction n’est pas un travail de moine isolé. «Ce n’est pas une job plate», assure-t-elle.

«D’abord, on est toujours au moins deux pour traduire un jeu. Ensuite, comme dans les autres domaines, on rencontre les clients, discute de leurs besoins et des documents à traduire, puis des résultats. Parfois on doit ajuster le tir. On est donc toujours en interaction avec le client.»

La majorité des traducteurs travaillent à leur compte. Plusieurs ont des contrats réguliers pendant des années avec les mêmes clients.

Valérie Florentin
Un jeu de la série Vampire.

Milieu propice à la traduction

Glendon jouit d’une belle réputation parmi les 12 universités canadiennes qui offrent un programme de traduction.

«Le campus bilingue est un milieu particulièrement propice à ce champ d’études», estime Valérie Florentin. «Les étudiants sont bilingues ou en sortent bilingues, et les cours sont en français et en anglais.»

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Glendon s’illustre d’ailleurs chaque année aux «Jeux de la traduction», une compétition pan-canadienne.

campus de glendon
L’entrée principale du campus Glendon de l’Université York, à l’angle des avenues Bayview et Lawrence.

Jeux de logique et de stratégie

Valérie Florentin aime toujours jouer à des jeux de société ou des jeux de rôle. Elle préfère «les jeux qui impliquent «la stratégie et la logique, moins la simple chance des dés comme le Monopoly». Dans un casino, elle jouerait au blackjack, qui repose sur des statistiques, plutôt qu’à la roulette.

À la maison, elle possède environ 200 jeux de société. «Des anciens et des nouveaux: je fait le tri régulièrement!»

Auteurs

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

  • l-express.ca

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