Sonia Said représentera Glendon à la finale de Délie ta langue

L'Ontario francophone sur scène à Montréal

campus de glendon
Sonia Said a été désignée pour représenter Glendon à la finale du concours Délie ta langue à Montréal. Photo: Glendon
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Publié 17/03/2023 par Dorian Vidal

Pour la première fois, deux étudiants torontois représenteront la francophonie hors Québec à Montréal, lors de la finale du concours d’éloquence Délie ta langue le 27 mars.

Après Nicolas Sefrani pour l’Université de l’Ontario français (UOF), c’est Sonia Said qui portera les couleurs de Glendon, le campus bilingue de l’Université York.

Cette finale, la cinquième depuis le lancement du concours Délie ta langue en 2019, regroupera cette année neuf universités québécoises et les deux de Toronto.

Sonia Said - Glendon - Delie ta langue
Sonia Said. Photo: Glendon

Délie ta langue… sans notes

La présentation orale de cinq minutes, sans notes, met en valeur des expressions françaises choisies et expliquées par les concurrents, qui doivent de plus les lier à un enjeu social.

Glendon a investi dans la préparation et la formation des candidats au concours Délie ta langue, indique Catherine Lamaison, professeure au Centre de formation linguistique pour les études en français.

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Une sélection initiale a été réduite à trois finalistes, qui ont obtenu l’accès à la formation. Sonia Said, Ilyan Berradi et Ryley Nathaniel ont beaucoup travaillé pendant ces quelques mois, et la demi-finale a été chaudement disputée.

Savoir utiliser ses privilèges

Étudiante en quatrième année d’études internationales, Sonia Said a tourné son discours autour de l’expression «avoir des yeux de lynx». Ce choix s’inscrit dans sa volonté de revenir sur «sa véritable étymologie».

Cette expression lui permet surtout d’aborder la situation du monde contemporain. Dans celui-ci, «avoir accès à des ressources est un privilège» explique la finaliste. Alors, quand on a des «yeux de lynx», et la capacité «de voir la difficulté des autres», nous avons «le devoir d’agir», affirme-t-elle.

Alors que le grand jour se rapproche, Sonia Said est surtout reconnaissante envers l’équipe pédagogique de Glendon. La formation lui a semblé «très instructive». Sans elle, elle affirme qu’elle n’aurait pas pu atteindre ce niveau, tant cela lui a permis de «peaufiner son travail initial.»

Délie ta langue, Glendon
Le pavillon d’entrée de Glendon. Photo: Glendon.

Parler pour attirer l’attention

Étudiant français en échange avec Sciences Po St Germain en Laye, Ilyan Berradi a été rapidement motivé pour participer. N’étant pas éligible à participer à la finale, c’est surtout «le processus d’apprentissage et de formation pour enrichir mes compétences» qui l’a intéressé, dit-il à l-express.ca.

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Ce qui a également été capital dans ce processus est «l’accompagnement de la part de personnes qui prennent de leur temps personnel pour nous conseillers, nous aiguiller».

Si les discours ne sont pas les seuls moyens utiles pour défendre des causes, ils restent tout de même importants, tant ils peuvent «apporter la lumière sur certaines causes» comme l’explique le candidat.

Délie ta langue, Glendon
Ilyan Berradi. Photo: Glendon

S’il pensait aborder la question environnementale dans un premier, Ilyan Berradi a finalement préféré s’emparer de la question des personnes sans domicile. Grâce à l’expression «gagner du temps», il met en avant une utilisation égoïste du temps, uniquement dans la poursuite d’un intérêt individuel.

Selon les points de vus, la vision du défilement du temps diffère. Tout le monde n’a pas la chance de pouvoir planifier des événements. Si nous pouvons maîtriser, en quelque sorte, le temps, d’autres «le subissent». C’est notamment le cas des personnes obligées de vivre dans la rue.

Le temps leur est «beaucoup trop dur à encaisser. Les jours se répètent, leurs activités se répètent. Ils perçoivent les mêmes personnes, dans les mêmes gares, qui les regardent avec le même regard déshumanisant.» Alors, l’on aurait tous à gagner à modifier notre perception du temps. Il ne faut plus penser que «le temps, c’est de l’argent», mais privilégier «une vision du temps basée sur l’altruisme».

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«Gagner son temps, ce n’est pas accumuler des richesses, mais c’est le donner. C’est l’allouer à des personnes qui en ont besoin. Alors qu’elles ne le réclament pas forcément, tant elles sont totalement invisibilisés.»

Des discours différents

Ryley Nathaniel, étudiante anglophone en troisième année de psychologie, s’est inscrite pour «améliorer mes compétences orales et écrites», mais aussi pour se rapprocher de ses origines française.

C’est pour cette raison qu’elle a choisi l’expression «en moins de deux», que sa grand-mère française lui avait enseignée.

Délie ta langue
Ryley Nathaniel. Photo: Glendon

Préparation complète essentielle

Comme le souligne la professeure Muriel Péguret, les trois étudiants ont énormément travaillé. Aidé par des intervenants externes, c’est l’ensemble de l’équipe enseignante qui s’est investie autour des trois finalistes pendant les deux mois de formation.

Pour les préparer au mieux à l’enjeu, de nombreux ateliers ont été mis en place. «Tous aussi intéressants les uns que les autres», affirme Ilyan Berradi.

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Les étudiants ont pu bénéficier de cours théoriques sur l’histoire de la rhétorique et les méthodes à aborder. Mais aussi des cours abordant le côté verbal du discours, pour travailler l’élocution, la diction et la posture. Une formation complète, et «très enrichissante», offerte aux trois candidats de Glendon.

«On a par exemple appris des gestes du quotidien qui peuvent permettre de nous entraîner à mieux faire porter notre voix», explique le candidat français.

«Des trucs qui seraient très étranges pour tout observateur extérieur. Des jeux avec la gorge, des jeux avec la langue… C’était fun sur le coup, mais c’est vrai que c’est capital. Je les ai même intégré dans ma routine quotidienne».

Un jury spécialisé

Lors de la semi-finale pour désigner l’ambassadeur de Glendon à Montréal, c’est devant un jury composé de cinq personnes que les trois candidats ont livré leurs discours.

La professeure au Département d’études françaises Marie-Christine Besnard était entourée de Guillaume Bernardi, professeur dans le programme de Théâtre et d’arts visuels, et de Vadym Donsky, professeur au Centre de formation linguistique pour les études en françaises.

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Le vice-principal Swann Paradis, et le vice-champion du monde d’art oratoire 2022 (lors des Toastmasters International), Alexandre Matte, composaient également le jury.

Utilisant les mêmes critères que ceux qui seront utilisés lors de la grande finale à Montréal, ce jury a eu «beaucoup de mal» à départager les étudiants et étudiantes, explique Catherine Lamaison. Sonia Said a finalement été désignée comme finaliste, et représentante de Glendon à l’occasion de la finale nationale du 27 mars prochain.

La finale de Délie ta langue à suivre

En préparation du jour J, et pour soutenir pleinement Sonia Said, Glendon prévoit d’organiser quelques événements. Ainsi, une «fan-zone» sera établie, où sera diffusé la finale.

Il ne faut pas oublier le prix du public. Pour celui-ci, Sonia Said peut être assurée du soutien et de la mobilisation de son université.

Les deux coordinatrices, Catherine Lamaison et Muriel Péguret, ainsi que le principal Marco Fiola, seront également du déplacement. La finale sera accessible à tous sur la chaîne YouTube de l’Université de Montréal.

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