Nicolas Sefrani représentera l’UOF à la finale de Délie ta langue

UOF, concours Délie ta langue
Les organisateurs, membres du jury et finalistes du concours d'éloquence Délie ta langue à l'UOF: Matthieu Josselin, Carole Nkoa, Marie-Élaine Bourgeois, Nathalie Kuesso Keho Nimpa, Geneviève Mosser, Marie-Josée Therrien, Diandra Roxanne Tchoupou Tsayem, Nicolas Sefrani, Awa Ndoye, Linda Cardinal. Photos: François Bergeron.
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Publié 16/02/2023 par François Bergeron

C’est Nicolas Sefrani, étudiant au programme Pluralité humaine, qui représentera l’Université de l’Ontario français (UOF) à la finale du concours d’éloquence Délie ta langue, le 27 mars à Montréal.

C’est la première fois que deux institutions francophones de l’extérieur du Québec – l’UOF et le campus Glendon de l’Université York – participent au concours annuel lancé en 2019 par l’Université de Montréal. Onze universités sont inscrites à l’édition 2023.

La présentation orale de 5 minutes, sans notes, met en valeur des expressions françaises choisies et expliquées par les concurrents, qui doivent de plus les lier à un enjeu social.

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Les finalistes en action ce jeudi 15 février à l’UOF: Awa Ndoye, Geneviève Mosser, Nicolas Sefrani, Diandra Roxanne Tchoupou Tsayem, Nathalie Kuesso Keho Nimpa.

Nicolas Sefrani avait choisi l’expression «Avoir avalé sa langue» pour amener l’auditoire à réfléchir sur l’autocensure de victimes d’agressions sexuelles.

Une quarantaine de personnes, principalement des étudiants et des profs de l’UOF, sont venus applaudir le grand gagnant et les quatre autres finalistes ce jeudi 15 février.

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Nathalie Kuesso Keho Nimpa, étudiante en Cultures numériques, a remporté le 2e prix et le vote du public. La vieille expression canadienne-française «Tricoté-serré» lui a permis de discourir sur plusieurs autres expressions… et même sur la poutine et les gastronomies qui font la fierté d’autres nations francophones.

Une aînée délie sa langue

Le 3e prix est allé à Geneviève Mosser, une étudiante âgée de l’UOF (en Économie et innovation sociale) qui s’est intéressée, justement, au sort des personnes placées par leur famille dans des foyers de retraite, alors qu’elles pourraient et souhaiteraient encore habiter dans leur maison.

Chez nos Autochtones, en Afrique et en Asie, a-t-elle fait remarquer, il est impensable pour les familles d’abandonner ainsi les aînés. Elle a développé cette problématique à partir de l’expression «Casser les pieds».

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Le public de la finale du concours Délie ta langue à l’UOF le 15 février. À l’avant: les cinq finalistes.

Décolonisation linguistique

L’originalité et la prise de risque étant valorisées par le concours Délie ta langue, Diandra Roxanne Tchoupou Tsayem a exposé le paradoxe que représente la langue française des colonisateurs qui lui permet de s’épanouir, mais qui supplante indûment sa langue maternelle africaine.

Ce serait aussi, selon elle, un sentiment que partageraient les Premières Nations de son Canada d’adoption.

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L’étudiante en Économie et innovation sociale avait choisi l’expression «Avoir la langue de vipère». Elle a remporté le prix Coup de coeur du jury.

Décolonisation des savoirs

La finaliste Awa Ndoye, étudiante en Pluralité humaine, a remporté un «Prix d’honneur» imprévu, décidé par le jury pendant ses délibérations.

Elle aussi a évoqué la dévalorisation injuste des savoirs et des cultures des peuples ayant subi la colonisation occidentale, à partir de l’expression «Un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle.»

Outre l’originalité et la prise de risque, les autres critères du concours sont la qualité de la langue, le contenu et l’argumentaire, ainsi que la présence sur scène.

Les trois membres du jury – la professeure d’histoire de l’art et d’architecture Marie-Josée Therrien, la professeure et coordonnatrice du Centre à la réussite étudiante Marie-Élaine Bourgeois, la vice-rectrice adjointe aux communications Carole Nkoa – n’ont pas eu la tâche facile.

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Le public était invité à voter pour la meilleure présentation, même si le premier prix et la sélection du finaliste de l’UOF relevaient du jury.

Délie ta langue chaque année

Les finalistes ont profité de formations en expression orale, mais aussi en droit pour les aider à structurer un argumentaire, a indiqué à l-express.ca la professeure Linda Cardinal, qui a piloté le concours à l’UOF.

«C’est une grande première réussie pour l’UOF.  Délie ta langue devient ainsi un concours pan-canadien.» Linda Cardinal souhaite que le concours devienne un exercice annuel très attendu dans la communauté de l’UOF.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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