Bienvenue au Paradis sur terre, résidence pour les personnes âgées, la où le mot mort est interdit, banni, proscrit, tabou. Dans le roman Je mens, songe et m’en tire, de Monique Hauy, on dit plutôt qu’une personne est partie, nous a quittés, a changé de domicile. Si quelqu’un trépasse, on tient ça mort.
C’est à cette résidence montréalaise qu’Emma est animatrice en loisirs. Pour joindre les deux bouts, elle propose à des résidentes de rédiger leur biographie. L’une d’elles, la très gentille madame Cohen, est trouvée sans vie dans sa chambre.
Mort suspecte
Les rumeurs vont bon train au sujet de cette mort suspecte. La police enquête sur un éventuel méméricide.
Emma a écrit la biographie de madame Cohen et passe maintenant à celle de madame Jolibourg. Ses clientes lui ouvrent leur cœur, «des cavernes d’Ali Baba remplies de trésors… Elles se délivrent en me livrant leurs secrets».
Emma a déjà soumis des manuscrits à des éditeurs, mais ses écrits ne correspondaient pas à leurs créneaux. «J’étais un écrivain qui écrivait en vain. Ou une écrivaine qui n’avait pas de veine.»