Une anthologie des «prises de parole» importantes dans les francophonies canadiennes

Anthologie Prises de parole des francophonies canadiennes
Six des 50 documents disponibles dans l'anthologie Prises de parole dans les francophonies canadiennes, le site parolefranco.ca. Photos: parolefranco.ca
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Publié 11/03/2024 par François Bergeron

Deux historiens, Joel Belliveau, des universités Laurentienne et d’Ottawa, et Marcel Martel, de l’Université York, viennent de lancer une anthologie virtuelle de «prises de parole importantes» dans l’histoire des francophonies canadiennes de l’extérieur du Québec: le site parolefranco.ca.

Cinquante documents, qui ont marqué quatre grandes époques de 1867 à nos jours, y ont été téléchargés et sont accessibles gratuitement. Chacun est accompagné d’explications bilingues de son contexte et de son importance.

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Les quatre époques couvertes par l’anthologie Prises de parole des francophonies canadiennes.

Pour un large public

«Cet effort de vulgarisation était salutaire. Ça nous a permis de présenter les documents aux néophytes, dans un langage à la portée de tous», assurent les deux profs.

«Notre vision était de mettre les documents les plus emblématiques de l’histoire des francophonies canadiennes en situation minoritaire à la disposition d’un large public» francophone et anglophone.

Bien qu’axée sur les luttes pour les droits des francophones au Canada, l’anthologie couvre aussi des thèmes comme les luttes féministes, l’émancipation artistique, l’éducation, le développement économique.

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Les chercheurs Joel Belliveau et Marcel Martel à l’UOF le 2 mars. Photo: François Bergeron, l-express.ca

Documents fondateurs

Il s’agit de documents fondateurs d’associations francophones, de lettres adressées aux dirigeants politiques, de discours publics de personnalités manquantes, de manifestes, d’articles de journaux ou même de textes de chansons ou de poèmes engagés.

Plusieurs de ces documents peuvent avoir été cités dans des ouvrages savants – ceux des profs Martel et Belliveau notamment –, mais «il n’existait jusqu’ici aucun recueil de sources, aucune collection de documents d’époque, portant sur les francophonies en situation minoritaire, qui soit à la fois récent et pancanadien.»

Le tout premier de la collection est d’ailleurs mentionné dans l’essai Le Canada français et la Confédération, de Jean-François Caron et Marcel Martel. Il s’agit de la pétition d’Acadiens du Nouveau-Brunswick, en 1867, demandant la publication des travaux parlementaires de la province en anglais et en français.

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Dyane Adam et le recteur de l’UOF, Pierre Ouellette, au lancement de l’anthologie Prises de parole dans les francophonies canadiennes le 2 mars à l’UOF. Photo: François Bergeron, l-express.ca

Dyane Adam et Pierre Ouellette

Lors du lancement de l’anthologie à l’Université de l’Ontario français (UOF) le 2 mars, en marge du Salon du livre de Toronto, la première présidente de l’UOF, Dyane Adam, a lu Notre manifeste pour notre place diffusé dans le cadre de la résistance au gel du financement du projet d’UOF par le gouvernement Ford en 2018.

Le recteur Pierre Ouellette, pour sa part, a lu Molière go home!, un plaidoyer pour la création d’un théâtre franco-ontarien, paru en 1970 dans le journal des étudiants de l’Université Laurentienne à Sudbury.

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Le projet Prises de parole a été financé par le Programme d’appui à la recherche du Secrétariat du Québec aux relations canadiennes, et par l’Université York. Il a été réalisé en un an, «exactement dans les temps promis», se félicitent les créateurs.

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Six des 50 documents disponibles dans l’anthologie Prises de parole dans les francophonies canadiennes.

Une anthologie vivante

Il s’agira d’une anthologie «vivante» dans le sens où des documents importants pourront s’ajouter à la collection.

«50 documents, ce n’est rien», confirment-ils. «Ma chaire Avie Bennett Historica Canada en histoire canadienne assumera les coûts de l’ajout de 4 ou 5 nouveaux documents par année», indique Marcel Martel.

Déjà, des participants au lancement, comme la professeure de l’UOF Linda Cardinal, y allaient de leurs suggestions de matériel à ajouter à l’anthologie.

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Six des 50 documents disponibles dans l’anthologie Prises de parole dans les francophonies canadiennes.

Graphisme

Chaque document est accompagné de son affiche créée par Gilberto Fernandes, prof d’histoire à l’Université York qui est aussi réalisateur de projets numériques et artiste.

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Gilberto Fernandes.

Trois autres historiens, une sociologue et une journaliste, tous de l’Ontario sauf un de la Saskatchewan, ont participé à la sélection des documents pour l’anthologie.

Outre ce passage au Salon du livre de Toronto, d’autres activités de promotion de cette ressource seront organisées, essentiellement dans les milieux académiques, au cours des prochains mois.

Un lancement virtuel pancanadien est prévu le 27 mars à midi.

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