Eva et Frédérick sont de retour dans un second tome du roman L’Étranger de l’Isle-aux-Grues. Luc Martel les campe dans une intrigue qui se déroule au rythme des anses et des falaises plongeant dans le fleuve Saint-Laurent.
Nous sommes en 1947 et le bonheur de ce couple est menacé de toutes parts. Maintenant professeur de musique à l’Université Laval, Frédéric subit la pression d’un espion soviétique qui cherche à le contraindre à retourner dans son Allemagne natale.
Pour Eva, connaître la maternité demeure essentiel à son bonheur. L’épouse est heureuse d’avoir Frédéric à ses côtés, mais elle a davantage d’amour à donner. Luc Martel exploite ce filon pour farcir son roman d’intrigues douloureuses, pour ne pas dire criminelles. On assiste à la plénitude de porter la vie, puis à la peine énorme de voir tout s’effondrer.
Mensonges
La trame romanesque oblige Eva à mentir plus d’une fois. Si certains s’enfargent dans les fleurs du tapis, elle espère juste pouvoir s’habituer à ne pas trop s’enfarger dans ses menteries. Il faut dire que la jeune femme a de l’expérience puisqu’elle a réussi à cacher l’origine de son Allemand à tout le monde pendant des mois.
Le roman regorge de rebondissements spectaculaires. Frédéric, qui a connu la violence des nazis, sait que les hommes sont capables des pires atrocités en temps de guerre. «Seulement, il ne pouvait concevoir que, dans la vie de tous les jours, un individu utilise sa force physique pour terrasser une femme et la violer.»