Un ministre et une sénatrice de France en visite à Toronto

Franck Riester Ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité, de la Francophonie et des Français de l’étranger, et Mary Ng Ministre de la Promotion des exportations, du Commerce international et du Développement économique.
Le ministre français Franck Riester et la ministre canadienne Mary Ng au St-Lawrence Market de Toronto mercredi. Photo: Dave Abrue
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Publié 19/04/2024 par Lila Berdai

En réponse au renforcement de l’accord commercial AECG entre le Canada et l’Union européenne, le ministre français Franck Riester (Commerce extérieur, Attractivité, Francophonie et Français de l’étranger) est allé à la rencontre des commerçants du St-Lawrence Market à Toronto ce 17 avril.

Il était accompagné de son homologue canadienne la ministre Mary Ng (Promotion des exportations, Commerce international, Développement économique).

Ce soir-là, Mathilde Ollivier, sénatrice des Français établis hors de France également de passage à Toronto, organisait dans un restaurant une rencontre avec des conseillers consulaires et des Français de Toronto, à laquelle toutefois la participation a été très faible.

Visite du marché

Ces visites suivaient la récente rencontre entre le premier ministre français Gabriel Attal et le premier ministre Justin Trudeau le 10 avril.

Le premier ministre Attal a aussi rencontré le premier ministre du Québec, François Legault, et il s’est exprimé à l’Assemblée nationale du Québec, notamment en appui au principe de la laïcité de l’État.

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Franck Riester Ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité, de la Francophonie et des Français de l’étranger, et Mary Ng Ministre de la Promotion des exportations, du Commerce international et du Développement économique.
Franck Riester et Mary Ng Ministre avecc des fromagers au Marché St-Laurent de Toronto. Photo: Dave Abrue.

L’AECG – mieux connu par son signe anglophone CETA – vise à abaisser les droits de douane qui constitueraient un frein à la commercialisation de certaines marchandises entre le Canada et le continent européen.

En compagnie de Mary Ng, le ministre s’est arrêté dans plusieurs stands du marché, notamment spécialisés dans l’importation de produits français d’épicerie fine comme les fromages.

Pour ces commerçants, la vente de produits français est un atout «considérable».

Mary Ng explique à l-express.ca que, selon elle, le traité Canada-UE «est un excellent accord commercial pour le Canada et la France. Si l’on regarde les chiffres, depuis l’entrée en vigueur du traité, il y a une augmentation des importations de 66%, notamment de produits fromagers», appréciés de la clientèle canadienne.

Du côté français et européen, cette poignée de main avec le Canada est «stratégique.» Franck Riester avait visité quelques jours auparavant une mine d’uranium au Saskatchewan. La richesse du Canada en hydrocarbures et en métaux, explique-t-il, peut servir de la clé de voûte de l’indépendance de l’Europe, notamment par rapport à la Russie.

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Franck Riester Ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité, de la Francophonie et des Français de l’étranger, et Mary Ng Ministre de la Promotion des exportations, du Commerce international et du Développement économique.
Rencontre avec les gérants d’une chocolaterie. Photo: Lila Berdai, l-express.ca.

Consolider le libre-échange

L’AECG a récemment été sujet d’une controverse au Sénat français: une opposition des deux côtés de l’hémicycle a presque stoppé la ratification de cet accord.

Sont pointés du doigt ses conséquences sur le climat, avec l’augmentation des gaz à effet de serre. L’absence de clauses miroirs ferait également de l’ombre aux agriculteurs français et engendrerait un déséquilibre des normes alimentaires.

Face aux doutes concernant les «perdants» de cette affaire, Franck Riester veut chasser les incertitudes en évoquant la création de «chaînes de soutien entre deux nations qui partagent les mêmes valeurs, celles de la démocratie».

À cet effet, le ministre a par ailleurs souligné que cet accord «gagnant-gagnant» favorise les investissements. Les mots d’ordre de cette rencontre ont été «plus d’importations, plus d’exportations, plus d’investissements».

Fromager au Marché St Lawrence.
Les ministres Franck Riester et Mary Ng au Marché St Laurent. Photo: Lila Berdai, l-express.ca.

Alliances commerciales à travers la francophonie

Soutenir la construction d’alliances, c’est le point d’ancrage de la démarche économique du gouvernement français.

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Cette volonté résonne avec le 19e Sommet de la Francophonie qui aura lieu dans quelques mois au Château de Villers-Cotterêts. À Paris, on recevra notamment plusieurs entreprises pour créer des liens économiques.

Une jeune sénatrice

Depuis six mois, Mathilde Ollivier, 29 ans, fait partie des 12 sénateurs représentant les Français établis à l’étranger, élus par leurs conseillers consulaires (il y en a quatre pour l’Ontario et le Manitoba).

Mathilde Ollivier
La sénatrice française Mathilde Ollivier.

Installée en Autriche après avoir vécu dans différents pays, Mathilde Ollivier siège désormais au Sénat français, dont elle est la plus jeune membre. Elle est membre du parti Europe Écologie Les Verts.

«Ce que je porte en tant que jeune scénariste écologiste, c’est à la fois que nous sommes des élus locaux, c’est la volonté d’avoir des lieux de structure pour porter notre voix. On se retrouve avec une moyenne de personnes plutôt âgée et conservatrice», explique-t-elle.

Un enjeu: les comptes bancaires

Seulement deux Français de Toronto ont participé à cette rencontre. «Je vis à Toronto depuis 2010, c’est l’occasion pour moi d’en apprendre plus sur nos conseillers consulaires et sénateurs», explique l’un des participants à l-express.ca.

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La sénatrice française Mathilde Ollivier, en compagnie d'Olivier Giffaux conseiller consulaire de l'Ontario et du Manitoba.
La sénatrice française Mathilde Ollivier, en compagnie d’Olivier Giffaux, conseiller consulaire de l’Ontario et du Manitoba, et de deux citoyens Français de Toronto. Photo: Lila Berdai, l-express.ca.

La discussion a été amorcée par la problématique de la gestion des comptes en banque des Français vivant à l’étranger.

«C’est en effet l’une des grandes questions. À partir du moment où nous ne sommes plus résidents fiscaux français, mais que nous vivons à l’étranger, notre compte bascule, car cela demande une gestion particulière des banques avec un coût important», répond le conseiller consulaire Olivier Giffaux, issu lui aussi du parti EELV.

Sur toile de fond d’enjeux environnementaux, le petit comité a aussi débattu de nucléaire, décarbonisation et pesticides.

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