«Je ne suis pas préparée à voir à quel point la vérité est horrible.» Ainsi s’exprime l’adolescente Anneke dans Vois tout ce qu’il te reste, œuvre de fiction que signe Monique Polak en s’inspirant de faits réels. La réalité est un camp allemand pour les prisonniers juifs.
Au nord de Prague se trouve Terezin, une ville que les Allemands ont appelée Theresienstadt durant la Seconde Guerre mondiale. Elle pouvait accueillir 7 000 soldats. Mais pendant l’Holocauste, 40 000 Juifs y ont été parqués: jusqu’à quatre prisonniers au mètre carré.
La fille et la mère
Celien Polak, 14 ans, a passé un peu plus de deux ans (1943-1945) à Theresienstadt avec ses parents et son jeune frère. Elle n’a rien raconté de sa vie d’enfer jusqu’à ce que sa fille, Monique Polak, la convainque de partager ces deux années en 2007.
L’autrice a changé les noms. La famille que nous suivons s’appelle Van Raalte et est d’origine néerlandaise. La narratrice se nomme Anneke. C’est peut-être une allusion au Journal d’Anne Frank. Elle se demande parfois où est allée l’ancienne Anneke et si elle la reverra un jour. «J’en doute parfois.»
Étoile jaune et sommeil
L’étoile jaune cousue sur les vêtements est conçue pour humilier les prisonniers. Mais un rabbin explique que c’est un signe. Elles illuminent l’obscurité, «un signe que nous ne devons jamais abandonner».