Surmonter le bégaiement est tout un sport

bégaiement , Stéphanie G. Vachon, Moïse, l’athlète de la parole
Stéphanie G. Vachon, Moïse, l’athlète de la parole, album illustré par Jenny Bien-Aimé, Montréal, Éditions Somme toute, 2024, 32 pages, 25,95 $.
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Publié 02/08/2025 par Paul-François Sylvestre

Lorsqu’une personne bégaie, c’est parce que le cerveau et les muscles n’ont pas travaillé en équipe. Tel est le cas d’un jeune joueur de soccer dans Moïse, l’athlète de la parole, album de Stéphanie G. Vachon (texte) et Jenny Bien-Aimé (illustrations).

Moïse aimerait bien parler aussi facilement qu’il manie le ballon. Mais dans sa bouche les mots se répètent, restent pris et s’étirent. Le jeune athlète se questionne sur sa façon de parler, et bégayer le dérange de plus en plus.

Exercices de diction

À l’école primaire (années 1950), je bégayais passablement. On ne connaissait pas alors le mot orthophoniste. Ni mes parents ni mes enseignantes savaient quoi faire pour m’aider à surmonter ce problème d’élocution. Cela ne m’empêchait pas d’être bavard en classe et d’être puni.

En 10e et 11e années, j’ai eu un professeur qui m’a proposé des exercices de diction. Je crois que c’est grâce à son encouragement assidu et à mon propre degré de confiance que j’ai pu prendre le taureau par les cornes et réussir à parler un peu plus facilement. Étrangement, je bégayais moins en anglais.

En lien avec les émotions

En 32 pages, Stéphanie G. Vachon campe un jeune joueur de soccer aux prises avec un bégaiement gênant, voire humiliant. Il bute plus sur les mots lorsqu’il semble vivre de grandes émotions ou lorsqu’il parle à des étrangers.

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Grâce à son entraîneur au soccer, les tirs de Moïse deviennent plus précis après des centaines, voire des milliers d’essais. «C’est le même principe pour développer une parole fluide: il doit s’entraîner.» L’orthophoniste Julie devient son entraîneur de la parole.

Avec sa famille, Moïse n’est pas sans remarquer que bégayer est un sujet tabou. Juste d’en parler avec Julie, ça le soulage. Il lui faut aussi mettre les bouchées doubles. Comme un sportif en vue d’une compétition, il se présente aux séances chaque semaine et se pratique constamment pour s’améliorer.

À l’attaque

Ce qui est intéressant dans cet album, c’est que Moïse devient énergisé par ses progrès en orthophonie, au point de soumettre une demande à son entraîneur sportif: «Coach, j’ai toujours joué en défensive, sauf que jeee préfèrerais être à l’attaque.» Vous devinez qu’il va marquer un but.

L’album tisse si bien prouesses en sport et progrès en élocution que nous en venons à la seule conclusion qui s’impose: vouloir, c’est pouvoir.

L’auteure Stéphanie G. Vachon est orthophoniste; ses petits patients lui inspirent de grands personnages. Par ses couleurs et ses détails, Jenny Bien-Aimé illustre comment le texte ne dit pas tout.

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Auteurs

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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