Scandales libéraux: jamais deux sans trois!

Va-t-on passer l’éponge une 3e fois?

Le premier ministre Justin Trudeau en comparution virtuelle en juillet devant le Comité permanent des finances sur l'attribution d'un contrat à l'organisme WE.
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Publié 15/08/2020 par Annik Chalifour

Il y a eu d’abord les vacances du premier ministre et de sa famille sur l’île privée de l’Aga Khan, en décembre 2016, qui ont fait l’objet d’une enquête de la commissaire fédérale à l’éthique et d’un examen du commissaire au lobbying.

SNC-Lavalin

Puis l’affaire SNC-Lavalin (2019) où des «pressions» exercées par l’entourage de Trudeau sur l’ancienne ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, voulaient la convaincre de ne pas entamer des poursuites judiciaires contre la société impliquée dans un scandale de corruption en Libye.

Un accord hors cour entre la justice et SNC-Lavalin permettait à la société de payer une amende. Un procès aurait possiblement risqué d’exclure l’entreprise de tout contrat public fédéral durant 10 ans.

Une telle situation pouvait compromettre des milliers d’emplois. Jody Wilson-Raybould démissionne du gouvernement. Le premier ministre dément lesdites pressions.

Deux enquêtes sont lancées par le comité de la justice de la Chambre des communes et le commissaire fédéral à l’éthique. Sans oublier les multiples démissions suite aux dénonciations de la ministre: Gerard Butts, Jane Philpott, Michael Wernick.

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Motivations électoralistes

On accuse Trudeau d’avoir voulu épargner SNC-Lavalin pour des raisons électoralistes. Il s’en est sorti en affirmant que «le devoir d’un gouvernement est de faire tout ce qui est en son pouvoir pour protéger des emplois».

C’est la pire crise politique au pays depuis l’élection de 2015. Pourtant, on réélit Trudeau en 2019 (surtout l’Ontario et Toronto). Trudeau bénéficie d’une seconde chance, cette fois-ci dans un contexte de gouvernement minoritaire.

Scandale WE

Le 25 juin dernier, Trudeau annonce que son gouvernement investira environ 900 millions $ dans une bourse canadienne pour le bénévolat étudiant administrée par l’organisme caritatif WE (UNIS en français).

On apprend que la mère du premier ministre, Margaret Trudeau, son frère, Alexandre Trudeau, et son épouse, Sophie Grégoire Trudeau, ont participé à plusieurs événements organisés par UNIS et en ont bénéficié financièrement.

3e scandale: conflit d’intérêts et d’éthique!

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Bill Morneau

Le ministre des Finances, Bill Morneau, est également critiqué pour ses liens avec UNIS en raison de l’implication de ses filles auprès de l’organisation.

M. Morneau admet avoir remboursé 41 000 $ à UNIS en frais de voyage pour des séjours effectués avec l’organisme au Kenya et en Équateur en 2017.

Le premier ministre et le ministre des Finances se sont excusés. Ils nient qu’il s’agit d’un véritable conflit d’intérêts, bien qu’il y ait une apparence de conflit d’intérêts selon eux.

Le Comité permanent des finances continue à fouiller. Le commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique poursuit son enquête.

Finances publiques   

Certains diront que, dans l’immédiat, la gestion de notre crise sanitaire et économique doit primer sur la gestion des scandales Trudeau à répétition.

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La question, en fait, n’est-elle pas de savoir si M. Trudeau est digne de confiance pour gérer l’argent des Canadiens?

«Les Canadiens ont absolument le droit d’examiner attentivement la façon dont nous dépensons l’argent des Canadiens», selon la vice-première ministre Chrystia Freeland.

«Les politiciens ont le privilège de servir les Canadiens. Ils doivent être conscients qu’ils dépensent l’argent des Canadiens. Ils doivent être très très réfléchis et prudents à ce sujet», a déclaré Mme Freeland.

Ceci dans le contexte d’une autre controverse actuelle: les dépenses indues à la résidence de la Gouverneure générale Julie Payette… elle-même visée par des allégations sur la façon dont elle intimiderait son personnel.

Motion de non-confiance

La mauvaise gestion de Trudeau est inexcusable (Aga Khan, SNC-Lavalin, WE) et remet en question sa crédibilité.

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Ses explications sont le reflet d’un langage politically correct prévu par ses loyaux relationnistes.

Notre premier ministre fait partie d’une élite politique, d’une «aristocratie» politique, qui se croit tout permis.

Vivement une motion de non-confiance!

D’autres options intérimaires pourraient être envisagées afin d’éviter des élections non bienvenues en ces temps de pandémie: la reprise temporaire du flambeau libéral pâlissant par Chrystia Freeland; remplacer Bill Morneau aux Finances…

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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