La réforme des langues officielles à Ottawa, et le départ à la retraite de la juge Rosalie Abella le 1er juillet prochain, ravivent encore une fois les débats concernant le dossier du bilinguisme à la Cour suprême.
Il est temps de régler ce dossier une fois pour toutes, et le gouvernement Trudeau a l’occasion de le faire s’il est prêt à aller un peu plus loin de ce qu’il propose actuellement.
Jamais de juge unilingue francophone à la Cour suprême
Actuellement, l’article 16 de la Loi sur les langues officielles exempte les juges de la Cour suprême de l’obligation d’entendre les causes dans la langue de choix des parties, sans interprète.
De facto, ce sont les francophones qui ne peuvent pas toujours être entendus par l’ensemble des neuf juges dans la langue de leur choix sans recourir à un service d’interprétation. Car, comme on s’en doute, les juges unilingues qui ont siégé au plus haut tribunal du pays au fil du temps étaient d’expression anglaise.
L’interprétation présente d’importantes limites, dans un contexte où il n’y a pas place à l’erreur. Il n’y a pas d’appel possible pour les décisions rendues par la Cour suprême qui, dans certains cas, peuvent avoir d’importants impacts sociétaux.