Réforme de la santé: les RLISS ne disparaissent pas tout de suite

Les Entités francophones vont continuer de «participer»

Princess Margaret Hospital
L'hôpital Princess Margaret à Toronto.
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Publié 20/03/2020 par l-express.ca

Le Réseau Télémédecine Ontario (RTO) sera transféré le 1er avril au sein de Santé Ontario, la nouvelle super-agence de santé de la province, mais pas encore les fonctions des 14 réseaux locaux d’intégration des services de santé (RLISS).

Quant aux 6 «entités» francophones régionales de planification conseillant les RLISS, elles sont maintenues.

«Notre gouvernement élimine les cloisonnements au sein du secteur de la santé», a expliqué cette semaine la ministre Christine Elliott, qui en a plein les bras ces temps-ci avec la pandémie de Covid-19.

C’est justement en raison de la crise sanitaire que  le transfert, dans la super-agence Santé Ontario, des fonctions de financement, planification et coordination des RLISS est reporté à plus tard.

Priorité au numérique

L’idée d’instituer une super-agence pour éventuellement emplacer les RLISS est de «tirer profit des pratiques exemplaires et combiner l’expertise de l’ensemble des organismes de santé et maintenant du Réseau Télémédecine Ontario».

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La réforme du gouvernement conservateur doit mener à un système de santé «moderne, durable et interconnecté» travaillant en une cinquantaine d’«équipes».

La ministre de la Santé, Christine Elliott, avec le premier ministre Doug Ford et d’autres membres du gouvernement ontarien.

Le transfert du RTO au sein de Santé Ontario préparera le terrain à de nouvelles approches qui donnent «la priorité au numérique» dans les soins de santé.

«Maintenant plus que jamais, tout un chacun chez Santé Ontario est uni derrière un engagement à appuyer les fournisseurs de première ligne», a déclaré Matthew Anderson, le PDG de Santé Ontario.

«Nous mettons en pratique les connaissances collectives et les compétences essentielles de l’ensemble des personnes et des organismes qui sont transférés au sein de notre agence, ce qui inclura bientôt nos formidables collègues du RTO.»

Soins de couloir

Le gouvernement a «un plan exhaustif pour éliminer les soins de santé de couloir», assure la ministre. Ses initiatives tournent autour de quatre pôles:

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– garder les patients aussi en santé que possible dans leurs collectivités et hors des hôpitaux;

– lorsque les patients ont besoin de soins, s’assurer qu’ils les reçoivent à l’endroit le plus approprié, «qui n’est pas toujours l’hôpital»: à domicile ou en milieu communautaire;

– mieux intégrer les fournisseurs de soins afin de s’assurer que les patients passent moins de temps à attendre dans les hôpitaux lorsqu’ils sont prêts à recevoir leur congé;

– créer de nouveaux lits d’hôpital et de soins de longue durée tout en augmentant les services communautaires.

Bref, comme on vous demande de rester chez nous pour freiner la propagation du coronavirus, on cherchera en tout temps à ne pas surcharger les hôpitaux en tâchant de vous traiter à domicile ou en clinique locale, et en travaillant sur la prévention.

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Les entités «participent»

Coïncidence: l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) déposait cette semaine un mémoire auprès de Christine Elliott sur la transformation du système de santé ontarien.

L’AFO s’étonne qu’«en cette période de changements majeurs et fondamentaux, il est curieux que le rôle des entités demeure essentiellement le même à ce jour». Selon le président Carol Jolin, l’article de la Loi prévoyant que la super-agence «fait participer les entités de planification des services de santé en français» peut aller plus loin.

Résistance
Le directeur général Peter Hominuk et le président Carol Jolin de l’AFO.

«De par leur mission, les entités contribuent à l’engagement de la communauté dans l’offre de services de santé en français et conseillent de manière novatrice leurs partenaires», rappelle l’AFO.

Mais la «lentille francophone» devrait avoir la capacité d’être présente au début de la mise en oeuvre de programmes, de services, de mandats d’ententes de responsabilisation ou de toute autre initiative ayant un impact sur les services de santé».

L’AFO recommande:

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– que Santé Ontario soit obligé de faire état de ses activités d’engagement et de planification envers les francophones dans son rapport annuel;

– que le ministère précise les relations entre les entités et leurs partenaires clés;

– que le gouvernement dote les entités de la capacité de centraliser, de développer et d’analyser les données pertinentes à l’offre de services de santé en français;

– que le ministère prenne la responsabilité du cadre de financement et d’imputabilité des entités.

«La transformation du système de santé est une occasion en or d’améliorer les services de santé en français», de dire Carol Jolin.

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