Raconter son propre chemin, une lettre à la fois

questionnements, Jules Faulkner Leroux, Qui suis-je où vais-je
Jules Faulkner Leroux, Qui suis-je où vais-je, nouvelles, Ottawa, Éditions L’Interligne, collection Vertiges, 2024, 112 pages, 22,95 $.
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Publié 22/03/2025 par Paul-François Sylvestre

Après avoir publié quelques textes dans des journaux, Jules Faulkner Leroux se livre à des questionnements universels dans Qui suis-je où vais-je, douze nouvelles qui peuvent être lues séparément. C’est son premier livre.

Qui suis-je où vais-je, sans point d’interrogation, car qui peut avoir la prétention de savoir avec certitude? On devine néanmoins que ce recueil renferme des textes bien ancrés sur terre et dans le souvenir de l’enfance.

Dans une nouvelle, une personne commande un poke bowl au saumon et thon épicés d’un restaurant chinois qui inclut toujours un biscuit avec message.

La lecture se fait seulement après avoir mangé les deux moitiés… «Cessez de vous raconter des histoires. Tracez la vôtre.» Et voilà que Jules Faulkner Leroux nous livre douze histoires où il se révèle, où il se manifeste.

Deux amis

Une histoire met en scène deux amis, Adam et Eliott. Ils passent tout le primaire ensemble, main dans la main. Au secondaire, Elliot devient joueur de football, quart-arrière, l’équivalent de «cool, très cool».

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Quand Adam et Elliot débarquent de l’autobus les ramenant sur la Rive Sud, le premier voit bien que le second a envie de lui tenir la main. «Mais il était rendu beaucoup trop grand pour ça, et moi aussi.» Plus tard, Adam apprendra qu’Elliot rêvait de l’embrasser.

Quatre amis

Ailleurs, l’auteur se met lui-même en scène avec ses amis Marc-O, Ric et Fred.

Le quatuor se retrouve d’abord au Caffè San Marco, puis Chez Johannes, «à l’abri de la course folle de la vie, du travail éreintant, des enfants criants».

Ces quatre amis sont comme dans un parc à chiens où les bêtes sont trop heureuses de se retrouver.

Postier écrivain

Dans la vie, Jules Faulkner Leroux est facteur. Une nouvelle s’intitule Un homme de lettres (joli jeu de mot), et raconte le parcours d’un facteur sur une route qu’aucun autre employé n’avait voulue.

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Ce sera un emploi «qui m’avait guéri de beaucoup de mots» (autre joli jeu de mot).

Carcan

La nouvelle Je brûle de toutes façons remet en question l’idée que le mariage et la famille sont le sacre du bonheur.

L’auteur n’hésite pas à y voir un carcan étroit, prévisible et ennuyeux. Le statut d’une femme passe d’amante à amoureuse, puis de femme à conjointe, pour devenir une simple partenaire.

Quartier de professionnels

Il me fait plaisir de te revoir est la plus longue nouvelle, presque 20 pages. L’action se déroule dans le quartier Bois-Franc, arrondissement de Ville-Saint-Laurent, à Montréal.

Y résident des associés dans des boîtes d’avocats, de comptables ou de marketing, des directeurs de firmes d’investissement et des hauts fonctionnaires.

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Ils habitent les mêmes demeures, conduisent les mêmes bagnoles, s’habillent de la même façon, consomment les mêmes alcools, s’évadent dans les mêmes paradis. Vous voyez le portrait. Sauf que Jules Faulkner Leroux entend bien le faire éclater…

Le chemin

En empruntant le chemin qui lui ressemble, Jules Faulkner Leroux ne ressent plus le besoin de raconter celui des autres. «Je me contente d’écrire le mien, mon chemin, une lettre à la fois. Car ce n’est pas le but qui compte, c’est le chemin.»

Auteurs

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

  • l-express.ca

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