Qu’est-ce que l’étiquette de votre Champagne vous raconte?

En février dernier, j’ai publié une chronique sur les appellations contrôlées (A.O.C.) et expliqué certains aspects des étiquettes de vins. Aujourd’hui, je souhaite vous parler spécifiquement des étiquettes de Champagne.

On le sait tous, une étiquette de vin est une pièce de marketing. Il y a un aspect esthétique qu’on ne peut ignorer. Mais une étiquette de vin va aussi révéler des informations importantes et précises sur l’origine du vin.

En Champagne, comme dans les autres régions, il y a des informations dont la mention est obligatoire, et d’autres non. Voici les mentions obligatoires que les maisons doivent apposer sur leurs étiquettes:

• La marque de la maison de production.
• Le nom de l’élaborateur, sa dénomination sociale et la commune d’élaboration.
• Le type de vin avec la mention Extra Brut, Brut Nature, Brut, Demi Sec, etc.
• Le niveau d’alcool exprimé en pourcentage du volume.
• Le volume de la bouteille.
• L’immatriculation professionnelle attribuée par le Comité Champagne. Elle est indiquée sous forme de deux lettres suivies d’une série de chiffres. Cette immatriculation est le statut professionnel du producteur de champagne et doit apparaître sur l’étiquette. Ce matricule va vous en apprendre sur le producteur.

Sept initiales différentes

NM: Négociant-Manipulant. Il s’agit d’une personne, physique ou morale, qui achète des raisins, des moûts ou des vins en partie ou en totalité, et assure leur élaboration dans leurs propres locaux et la commercialisation. La plupart des grandes marques de Champagne appartiennent à cette catégorie.

RM: Récoltant-Manipulant. Dans ce cas-ci, il s’agit d’un vignoble/vigneron qui récolte ses propres raisins et en assure l’élaboration complète et la commercialisation dans ses locaux.

RC: Récoltant-Coopérateur. C’est un vigneron qui confie son propre raisin à la coopérative, qui fait le vin pour lui, lui rend du vin… et c’est ce vigneron qui le commercialise.

Les «Champagnes de vignerons» appartiennent à la catégorie RM ou à la catégorie RC.

CM: Coopérative de manipulation. Voilà une organisation coopérative qui, à partir des raisins de ses adhérents, fait son propre vin et le commercialise dans ses propres locaux.

ND: Négociant Distributeur. Il s’agit d’une personne, physique ou morale, qui achète le vin en bouteille et met sa propre étiquette et le commercialise à partir de ses locaux.

SR: Société de Récoltants. C’est une personne morale qui élabore les vins provenant de la récolte de ses membres appartenant à une même famille (professionnelle) et le commercialise.

MA: Marque d’acheteur. Il s’agit de vin entièrement élaboré et embouteillé par un tiers parti. Cet élaborateur – négociant, récoltant ou coopérative – vend des bouteilles terminées et étiquetées au nom de son client, qui peut être une marque de commerce tel un supermarché, ou encore une personnalité célèbre. Le terme anglophone «white label» est utilisé dans le commerce pour ce genre d’opérations.

Autres informations

Millésime / non-millésimé. Dans certains cas, le millésime y est indiqué. Cette mention n’est apposée que lorsque le Champagne est issu d’une seule année et qu’il respecte les réglementations de l’AOC.

Si vous ne voyez pas d’année de millésime, ce Champagne a été élaboré avec des raisins récoltés sur différentes années, ce qui est chose très courantes en Champagne.

Les compositions des cuvées. «Blanc de Blancs» est un Champagne dans lesquels il n’y a aucun cépage noir. Dans l’assemblage, on pourra donc retrouver un ou plusieurs cépages blancs comme le Chardonnay, bien entendu, mais aussi l’Arbane, le Petit Meslier, le Pinot Blanc et le Pinot Gris.

«Blanc de Noirs» est un Champagne élaboré uniquement à partir de cépages noirs tels que le Pinot Noir et/ou le Meunier.

Finalement, il y a d’autres mentions que nous pouvons voir apparaître sur l’étiquette telle les échelons des crus champenois: Grand Cru, Premier Cru et Autres Crus.

Par contre, cette échelle est fortement contestée. Parfois, le producteur va indiquer la date de dégorgement qui permet de connaître le temps de vieillissement dont a bénéficié la cuvée dans les caves de la maison de Champagne.

Il peut aussi indiquer le dosage, c’est-à-dire le nombre de grammes de sucre par litre. Ce dosage varie selon les types de champagnes. À titre d’exemple, le brut sera entre 8g et 12g de sucre par litre.

Quant au «non dosé», il est sans sucre ajouté, et on peut aussi retrouver l’assemblage des différentes années de vendange et autres informations géographiques et détails sur la maison de production.

Le Champagne pour toutes les occasions

Le Champagne n’est pas seulement pour les grandes occasions. Le Champagne est un vin à déguster de façon régulière. C’est en fait le type de vin le plus versatile qui existe. Il s’adapte merveilleusement à toute sorte de nourriture. Pourquoi s’en priver?

Je termine avec une citation que j’ai lue sur le site Internet de la région Champagne: «Après le pop de l’ouverture, arrive le moment de verser le Champagne. On entend alors l’effervescence, tel un murmure, un frémissement, un frisson… Ça crépite, ça croustille, ça craquelle. Les bulles éclatent, retentissent, pouffent, balbutient, murmurent puis s’éteignent. Autant de mots qui peuvent vous inspirer lors des dégustations.»