En janvier 1968, le président français Charles de Gaulle accueillait officiellement, au palais de l’Élysée, quatre représentants du peuple acadien pour une rencontre historique, ce qui marquait la reprise formelle des liens entre la France et la descendance de son ancienne colonie.
La démarche était plus que symbolique: elle a donné lieu à une entente par laquelle la France allait apporter une aide tangible à la communauté acadienne du Nouveau-Brunswick. Ces «retrouvailles» jetteront les balises des relations entre la France et l’Acadie, qui se poursuivent jusqu’à nos jours.
Ce genre de situation est rarement le fruit du hasard. La visite de ceux qu’on allait qualifier de «quatre mousquetaires» a été le résultat de nombreuses tractations de coulisse et du travail de fins stratèges, avec l’apport direct du président de Gaulle lui-même.
Genèse de la visite acadienne en France
Tout se joue en juillet 1967 lors de la visite officielle du président de Gaulle au Canada au cours de laquelle il déclare «Vive le Québec libre!». Avant de prononcer cette phrase à Montréal, qui devient instantanément le symbole de la montée nationaliste du Québec, le général était arrivé à Québec par bateau.
Dans son discours à Québec, le président fait état de son souhait de renforcer la coopération entre son pays et «les Français de ce côté-ci de l’Atlantique». Dans la foule se trouve l’Acadien Gilbert Finn, qui est à Québec par affaires.