Depuis environ 1180, des créatures occupent une place de choix sur les cartes géographiques. Alban Berson dévoile le sens de ces serpents cosmiques, anges révoltés, dragons, sirènes, licornes et géants anthropophages dans Monstres et merveilles du monde: huit siècles de cartes ornées.
La cartographie, écrit Berson, «déploie une imagerie qui lui est propre et qui puise à des sources diverses : mythologie, religion, récits de voyage, sciences, techniques, réflexions théoriques et imaginaire créatif».
Parfois, les ornements sont assimilables à des représentations dotées d’un signification univoque. Ainsi, le perroquet évoque l’Amérique; un visage joufflu, le vent. Il arrive parfois que l’ornement soit un symbole, «la synthèse picturale de significations pluridimensionnelles, équivoques et mêmes contradictoires».
Cinq zones climatiques
Il est d’abord question d’une mappemonde tirée d’un petit octavo manuscrit de la fin du XIIe siècle (circa 1180) produit chez les Augustins d’Indersdorf en Bavière.
La Terre y est divisée en cinq zones climatiques parallèles encerclées par l’océan. Notre regard est happé par un serpent ceignant la Terre qu’il sépare des océans en avalant sa propre queue pour former un cercle complet.