Deuxième étape de notre série en dix articles. Après avoir exploré le caméléon blanc qu’est le Chardonnay, place à un cépage rouge mythique: le Pinot Noir. Diva capricieuse, il fascine et rend fou à la fois, autant les vignerons que les amateurs. C’est un vin qui ne se boit pas seulement: il se murmure, il se soupire, parfois il se maudit.
Origines et histoire
Le Pinot Noir est l’un des plus anciens cépages encore cultivés. Ses racines plongent dans la Bourgogne il y a plus de deux millénaires, bien avant que Jules César n’ait goûté son premier verre de Falernien. Son nom, «pinot«, évoque la forme de ses grappes compactes, petites pommes de pin suspendues comme des bijoux délicats.

Les moines cisterciens et bénédictins l’ont chéri, plantant ses vignes sur les pentes les plus prometteuses de la Côte d’Or, affinant patiemment son caractère.
Ce sont eux qui ont tracé la carte émotionnelle du Pinot: Gevrey-Chambertin pour la puissance, Chambolle-Musigny pour la dentelle, Vosne-Romanée pour l’extase mystique. Goûter un grand cru bourguignon, c’est presque communier!

Où pousse-t-il?
Fragile, il préfère les climats frais, comme un poète qui ne supporte ni le soleil trop fort ni le bruit trop lourd.