Dans Petit traité sur le racisme, c’est à travers une centaine de courts textes, certains sous forme de capsules historiques ou de vignettes, d’autres sous forme de poèmes, que Dany Laferrière retrace l’histoire de l’esclavage et du racisme aux États-Unis.
Dès les premières lignes, l’auteur indique qu’il n’évoquera pas «les divers racismes qui pullulent un peu partout dans le monde», mais uniquement celui qui se pratique contre les Noirs américains. Or, on se surprend de lire son plus long chapitre consacré au philosophe antillais Frantz Fanon, de la Martinique.
Coups de poing
Le style est direct, parfois lapidaire ou à coups de poing. En voici un exemple: «Peut-on effacer la couleur sans toucher à la douleur?» Ou encore ces vers: «écrire est toujours un cri / un cri qui vient dans ce cas / de siècles de silence».
Comme Laferrière l’a dit en entrevue lors du débat sur le mot en N, il rappelle que ce mot n’a pas la mème signification dans la bouche d’un raciste américain que dans celle d’un Haïtien, «dans un pays où les gens s’appellent nègres entre eux».
Dans le chapitre intitulé «Un tabou», l’Académicien raconte qu’un Blanc peut facilement avoir une relation sexuelle avec une Noire… Mais le faire avec un Noir soulève le tabou de l’homosexualité.