Niki de Saint Phalle: sa carabine à peinture et ses nanas géantes

Un ouvrage des éditions Hazan

Niki de Saint Phalle
La peinture par les tirs de Niki de Saint Phalle.
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Publié 17/05/2020 par Gabriel Racle

L’artiste peintre et sculpteure Niki de Saint Phalle a été célèbre dans les années 1960. Les éditions Hazan lui consacrent un ouvrage: Niki de Saint Phalle. La révolte à l’œuvre.

Affiche d’une exposition.

Niki de Saint Phalle, un surnom

Niki de Saint Phalle est le surnom donné par simplification à Catherine Marie-Agnès Fal de Saint-Phalle.

Elle est née le 29 octobre 1930 à Neuilly-sur-Seine, en banlieue ouest de Paris. Elle décède le 21 mai 2002 à La Jolla, un quartier de San Diego aux États-Unis.

Il n’est pas facile de suivre l’évolution artistique de Niki de Saint Phalle, et souvent les raisons de son comportement nous échappent.

Niki de Saint Phalle
Niki de Saint Phalle.

D’abord mannequin

La sculpture n’est pas son premier domaine d’activité, car elle est d’abord mannequin, puis mère de famille, avant d’aborder l’art en autodidacte.

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Elle n’a suivi aucun enseignement artistique académique, mais s’est informée et instruite lors d’échanges artistiques avec ses aînés et contemporains.

En 1952, elle commence à peindre et, dix ans plus tard, elle est admise comme membre du groupe des Nouveaux réalistes, fondé en 1960 par le peintre Yves Klein et le critique d’art Pierre Restany à l’occasion de la première exposition collective d’un groupe d’artistes français et suisses à la galerie Apollinaire de Milan, en Italie.

Un dessin de Niki de Saint Phalle.

Niki de Saint Phalle avec Jean Tinguely

En 1971, ayant déjà deux enfants d’un précédent mariage, elle épouse l’artiste suisse Jean Tinguely avec lequel elle va réaliser un grand nombre de sculptures sur commande ou pour satisfaire son plaisir de sculpter.

Ensemble, ils ont produit à Paris la fontaine Stravinsky sur commande de l’État.

La fontaine de Stravinsky près du Centre Georges Pompidou à Paris.

Les Tirs

Tir est un tableau exécuté en 1961. Il s’inscrit dans la série des Tirs, un ensemble de tableaux réalisés en utilisant une carabine.

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Niki «prépare soigneusement des compositions faites de matériaux et d’objets divers, le plus souvent entièrement recouverts de peinture blanche, sur lesquels se répand la couleur contenue dans des poches percées par les balles tirées à l’arme de chasse», lit-on dans le livre des éditions Hazan.

Le tableau Tir a été présenté pour la première fois à Paris en 1961 à la galerie J dans une exposition intitulée: Feu à volonté. Les artistes qu’elle avait invités étaient présents pour apporter leur contribution positive: Jasper Johns, Robert Rauschenberg, Jean Tinguely et d’autres.

Une peinture par les tirs de Niki de Saint Phalle.

Célèbre dans les années 1960

Dès 1960 ces Tirs la rendent célèbre sur le plan international, mais ont été longtemps ignorés du grand public et oubliés ensuite. Ils ont été redécouverts lors de l’exposition à la Galerie J de 2013 intitulée En joue! Assemblages et tirs 1958-1964.

La critique artistique est très favorable à Niki de Saint Phalle et par la rétrospective que lui consacre le Grand Palais de Paris en 2014-2015. La rétrospective s’est poursuivie en 2015 au Musée Guggenheim de Bilbao jusqu’en juin 2015.

L’Arbre aux serpents.

La sculpture plus réaliste

Outre les Tirs, Niki de Saint Phalle s’aventure dans un domaine artistique qui lui semble plus réaliste que la peinture: la sculpture.

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Le travail qu’exige la réalisation d’une œuvre d’art sculpturale qu’elle doit tailler dans le marbre ne la rebute pas. Elle est sans doute encouragée par d’autres artistes et son mari.

Célèbre dès les années 1960, Niki a créé un très grand nombre de sculptures monumentales dans des parcs de sculptures.

Certaines ont été réalisées sur sa propre initiative et avec ses deniers personnels comme celle du Jardin des Tarots en Toscane, ou du Queens Calcifias Amical Circle, dans le parc de Kit Carson à Escondido, dans la ville de Escondido en Californie.

Niki de Saint Phalle
L’Ère des Nanas, de Niki de Saint Phalle.

Les Nanas de Niki de Saint Phalle

Par la suite, Niki de Saint Phalle explore les représentations artistiques de la femme en réalisant des poupées de taille impressionnante, les Nanas, dont une version des plus connues se trouve au musée Tinguely de Bâle: Gwendoline inspirée par la grossesse d’une de ses amies, l’actrice Clarice Rivers.

La taille des Nanas a une signification particulière. «Il s’agit pour Niki de Saint Phalle de se détacher du monde du marché de l’art et de ses dictats imposés notamment par les galeristes. C’est alors la volonté de prendre une fois encore ses distances avec le milieu aisé d’où elle vient et qui n’a pas su la protéger dans sa jeunesse.» (Wikipédia)

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Les Nanas sont non seulement de très grande taille, elles représentent des danseuses jambes en l’air, mesurant par exemple 135×105×108 cm (Musée d’Art moderne et d’Art contemporain de Nice, Nana jambe en l’air.

Une Nana jambe en l’air.

Dans un ballet

Mais elle-même joue les actrices et se met en scène dans un ballet de Roland Petit, Éloge de la folie. On l’exécute au théâtre des Champs-Élysées à Paris où il fait un triomphe en 1966. Le ballet met en scène les Nanas sur tiges, ou tenues à bout de bras par des danseurs.

L’intervention des Nanas symbolise la suprématie de la femme. Le public et la presse font un accueil triomphal au spectacle.

\«On peut voir aussi dans ces Nanas une revendication qui va au-delà des femmes. Ces Nanas noires lui permettent de soulever la difficulté des personnes de couleur de s’imposer dans un monde de blancs. Tout comme la difficulté pour les femmes de trouver sa place dans un monde d’hommes.»

Gwendolyne, une Nana de Niki de Saint Phalle.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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