La possibilité d’un jour modifier les gènes d’un bébé pendant la grossesse semble être devenue la semaine dernière moins hypothétique qu’on l’aurait cru.
Mais en même temps, une autre question, plus large, fait son chemin: ceux qui pourraient être les premiers à vouloir profiter de cette technologie sont absents de la discussion.
À risque de maladie génétique
Dès 2016, un sommet sur «l’édition du génome humain», tenu à Paris sous l’égide de l’Académie américaine des sciences, avait soulevé ouvertement cette question: si l’édition de gènes chez l’embryon, voire chez l’adulte, devenait un jour réalité — une perspective qui semblait déjà plus tangible avec les avancées rapides de la technologie CRISPR — qui seraient les premiers à en bénéficier?
En théorie, il s’agirait de tous ceux qui sont à risque de souffrir d’une maladie génétique, parmi lesquels les femmes forment une majorité, de même que les personnes handicapées et les habitants des pays en voie de développement, qui sont plus souvent affectés par certaines pathologies.
Des groupes pourtant majoritairement absents de nos discussions, avait alors souligné la bioéthicienne britannique Jackie Leach Scully.