Une de mes lectures estivales est un retour trente ans passés. Avec Douze coups de théâtre, paru en 1992, Michel Tremblay nous offre des instants de théâtralité familiale et personnelle, des moments d’intimité où des personnages témoignent de leur réalité de vivre, dans les années cinquante, sur le Plateau Mont-Royal.
Le choc du théâtre
À 14 ans, Michel Tremblay voit la pièce La Tour Eiffel qui tue de Guillaume Hannoteau, mise en scène par Paul Buissonneau.
Ce premier contact avec le théâtre est un choc. «Ce qui se passait ce soir-là sur la scène allait devenir, je le sentais bien, le but de ma vie!» Il a de la difficulté à supporter le monde dans lequel il évolue, il veut faire partie de l’univers théâtral.
Sa mère ne veut pas voir son fils devenir un artiste. «C’est toutes des hobos, des bohèmes pis des fifis, pis j’veux pas que tu deviennes comme ça!» Il est trop tard, Michel est déjà artiste et homosexuel.
Les démons de Michel Tremblay
Après avoir vu Le Temps des lilas de Marcel Dubé, un seul désir l’habite, celui de décrire lui aussi les démons qui l’habitent. «Et l’impression d’avoir enfin le droit d’appartenir, malgré mes origines, malgré mon odeur, à quelque chose de grand.»