Albertine en cinq temps au TfT: Michel Tremblay revisité

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Publié 09/04/2013 par Hélène Durand

Le Théâtre français de Toronto présentera Albertine en cinq temps, chef-d’œuvre de Michel Tremblay, du 17 au 28 avril au Théâtre Berkeley. Mise en scène par Jean Stéphane Roy, cette coproduction constitue le 4e volet du «projet sur 5 ans» mené conjointement par le TfT et le Théâtre la Catapulte.

Ce projet, amorcé en 2009, présente chaque année au public ontarien un grand classique du théâtre francophone. Après avoir revisité Les Médecins de Molière, Les Fridolinades de Gratien Gélinas et Zone de Marcel Dubé, le metteur en scène Jean Stéphane Roy dirige cette année Albertine en cinq temps, un des plus grands chefs-d’œuvre de Michel Tremblay et de la dramaturgie franco-canadienne.

Nouvelle perspective

C’est une véritable relecture de la pièce que propose Roy en adoptant un point de vue inédit, celui d’une «vision d’avenir» plutôt qu’un «souvenir». Au centre de la pièce, ce n’est plus Albertine à 70 ans qui, au crépuscule de sa vie, se souvient des femmes qu’elle a été, mais Albertine à 30 ans qui imagine son avenir à 40, 50, 60 et 70 ans.

Lyne Tremblay, qui interprète Albertine à 60 ans, voit dans ce renversement de perspective un message d’espoir. «C’est comme si l’on pouvait lire dans l’avenir et voir où l’on en sera si on ne prend pas sa vie en main», explique-t-elle. «Quand on est tout en bas, il faut du courage pour s’en sortir et on peut s’en sortir. Il faut se battre pour avoir son petit bonheur. »

Cinq femmes pour une Albertine

Le personnage d’Albertine se dessine à travers une mosaïque des cinq femmes qu’elle est, et pourrait devenir aux étapes clés de sa vie. Sur scène, cinq comédiennes donnent vie simultanément au même personnage à cinq époques et dans cinq espaces différents.

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«Comme on est la même femme, c’est comme si notre subconscient nous parlait», explique Lyne Tremblay. C’est en se confiant à Madeleine, sœur d’Albertine jouée par Geneviève Dufour, que les cinq Albertine partagent leurs expériences.

Albertine à 30 ans, jouée par Mélanie Beauchamp, est victime d’une colère incontrôlable à la suite d’un drame et s’imagine Albertine à 40 ans, amère mais fière, incarnée par Céleste Dubé.

Albertine à 50 ans, à travers Patricia Marceau, retrouve goût à la vie et se libère des contraintes sociales. À 60 ans, l’Albertine de Lyne Tremblay sombre dans le désespoir et l’isolement avant de s’apaiser à 70 ans sous les traits de Marie-Hélène Fontaine.

Michel Tremblay conquis

Présent lors de la première représentation à Ottawa, Michel Tremblay a beaucoup apprécié cette nouvelle mise en scène. «Il a été très touché. Il aime qu’on le surprenne, que son travail soit réinventé» confie Lyne Tremblay.

La pièce a rencontré un franc succès lors de cette première phase de représentations à Ottawa où elle a été jouée à guichets fermés. Parmi le public, des groupes d’étudiants se sont montrés enthousiastes. «Ils ne disaient pas un mot. Pas un seul ne bougeait.

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À la fin, ils étaient tous debout tout de suite pour nous applaudir», raconte la comédienne.

La pièce est maintenant en nomination pour cinq Prix Rideau.

À ne pas manquer, Albertine en cinq temps sera au Berkeley Street Theater du 17 au 28 avril.

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