Marc Levy : intrigue tordue d’une résurrection

Marc Levy, Si c’était à refaire
Marc Levy, Si c’était à refaire, roman, Paris, Éditions Retrouvées, 2021, 448 pages, 22,95 $.
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 29/09/2021 par Paul-François Sylvestre

Vous faites votre jogging matinal le long de la rivière Hudson à New York. Quelqu’un vous suit. Vous agresse. Vous transperce le dos… Et vous perdez vie dans une mare de sang. Cela demeure plausible.

Mais voilà que vous reprenez connaissance… deux mois plus tôt. Vous avez soixante jours pour découvrir l’identité de celui qui vous a assassiné et l’empêcher d’arriver à ses fins. Assez peu plausible, me direz-vous, sauf pour Marc Levy qui raconte le tout dans Si c’était à refaire.

Marc Levy, auteur à succès

Auteur d’une vingtaine de romans, tous publiés aux Éditions Robert Laffont, Marc Levy entame sa carrière d’écrivain sur un chapeau de roue. Son premier roman Et si c’était vrai, paru en 2000, fut traduit dans une quarantaine de langues et s’est vendu à cinq millions d’exemplaires.

C’est en 2012 que Levy publie Si c’était à refaire, un roman que les Éditions Retrouvées nous offrent maintenant à « lire en grand », c’est-à-dire en gros caractères. Les 440 pages se lisent peut-être plus facilement, mais l’intrigue tordue donne parfois du mal à y voir clair.

Enquête journalistique ou criminelle

Grand reporter au New York Times, Andrew Stilman est cet homme qui fait son jogging matinal le long de la rivière Hudson, qui est assassiné, puis qui revient à la vie deux mois plus tôt, juste avant son mariage… d’un jour.

Publicité

Mener des enquêtes journalistiques relève de ses compétences. Il n’en va pas de même pour une enquête criminelle.

Le meilleur ami d’Andrew Stilman identifie quelques suspects dans cette ténébreuse affaire.

Il y a d’abord un collègue du New York Times, jaloux de la réussite d’Andrew.

Puis ce couple qui a perdu son enfant adopté suite à un reportage du journaliste sur la vente de bébés chinois à des orphelinats américains.

Voyage en Argentine

L’assassinat pourrait-il être lié à un voyage-reportage de Stilman en Argentine, sur les traces d’Ortega?

Publicité

Un policier à la retraite n’écarte pas, pour sa part, l’idée que l’épouse du journaliste aurait pu orchestrer sa mort. Le nouveau-marié n’a-t-il pas avoué, le soir de ses noces, être tombé soudainement fou amoureux d’une autre femme rencontrée dans un bar…?

Une large partie du roman nous propulse en Argentine où Stilman mène une enquête pour le New York Times.

Puissance de l’armée, veulerie du président, appareil judiciaire muselé, amnistie de tortionnaires et chacals, tout y passe avec une profusion de détails inutiles et de digressions ennuyantes. J’aurais coupé facilement 100 pages.

Marc Levy débridé

Marc Levy écrit: «Vous n’imaginez pas combien humiliation et imagination s’accordent quand il s’agit de se venger.» J’avoue avoir trouvé son imagination parfois trop débridée.

Et je me serais passé d’un commentaire à l’effet que la vie est une maladie mortelle dans cent pour cent des cas.

Publicité

Un personnage dit: «si on pouvait s’épargner une fricassée de museaux». Il ajoute que c’est une expression québécoise. Je ne sais pas où Levy est allé chercher cela. Il aurait mieux fait de choisir le mot «gibelotte».

Malgré les longueurs qui alourdissent l’intrigue, le roman fait preuve d’un doigté psychologique qui rend les personnages attachants. On s’accorde avec le romancier qui glisse tout bonnement que «l’amour de sa vie, c’est celui qu’on a vécu, pas celui qu’on a rêvé».

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur