L’écrivain à succès Marc Lévy au Lycée français de Toronto

20 millions de livres plus tard

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Publié 02/11/2010 par Guillaume Garcia

Écrivain à succès, en attestent les 20 millions de copies écoulées en une dizaine de bouquins, Marc Lévy brise le tabou des auteurs blasés, dépressifs, dénigrant le monde actuel pour se livrer à une séance de questions-réponses avec les adolescents du Lycée français de Toronto en cette belle après-midi pluvieuse, mardi 26 octobre. Tout y passe: D’où viennent vos idées? Vivez-vous de votre plume? Quel bouquin préférez-vous? Bien loin des critiques françaises qui le dézinguent régulièrement, Marc Lévy se livre à ce petit jeu, non sans un certain humour.

Le proviseur du lycée français présente Marc Lévy comme une exception dans le paysage littéraire français, parce qu’il connaît un succès retentissant et n’est même pas anti-américain!

Chef d’entreprise il se reconvertit dans l’écriture et obtient un succès immédiat. Mais comment tout cela a-t-il commencé?

Le principal intéressé répond simplement: «Par accident. J’avais pris l’habitude de lire une histoire à mon fils avant qu’il se couche. J’ai fait l’erreur de choisir une histoire à épisodes et des fois il trouvait que ça ne collait pas. J’ai donc commencé à écrire la suite de l’histoire chaque soir, après qu’il se soit endormi. Quand il a eu neuf ans, il m’a fait comprendre que la télé était mieux que les histoires de papa. Mais cette période d’écriture me manquait. Je me suis dit que si je pouvais plus écrire pour l’enfant qu’il était, je pourrais écrire à l’homme qu’il deviendra. Je pensais lui donner mon premier livre quand il aurait eu l’âge que j’avais quand j’écrivais. Tout est parti de là».

Un jour, sa sœur tombe sur le manuscrit et lui demande de l’envoyer à un éditeur. Devant son insistance, «elle ne me disait plus bonjour, mais, «as-tu envoyé ton livre?», précise-t-il, il a finalement envoyé son texte à une seule maison d’édition et a cru à un canular lorsqu’elle l’a rappelé d’ailleurs! Le phénomène Lévy était lancé.

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Animal nocturne, comme beaucoup de ses congénères, Marc Lévy écrit la nuit, quand tout est plus calme. C’est entre 11h et quatre heures du matin que «les conditions sont les meilleures». S’il suffisait d’écrire entre ces heures-là pour devenir riche et célèbre, cela se saurait, quelle est donc diable la recette du succès?

«Je ne sais pas. Je refuse de me poser la question. Il faut regarder ce que l’on écrit, pas se regarder écrire. Le succès est à la fois un miracle et une chance inouïe. Je travaille beaucoup pour pouvoir légitimement justifier ce succès.»

Le succès lui a permis de voir son fils grandir, et c’est là le plus beau cadeau que la vie lui ait offert. Mais le métier d’écrivain comporte quand même quelques petits inconvénients, comme un faible temps de sommeil, la solitude et parfois, comme c’était le cas ce 26 octobre, lorsqu’on est invité dans des grands salons littéraires (International Festival of Authors, à Harbourfront), une obligation de lire ses propres textes!

«Je déteste ça. Cela ne se fait pas en Europe mais ici dans les salons, on fait des lectures devant public. Je ne relis jamais mes bouquins sinon. Là je vois toutes les erreurs, tout ce qui ne va pas! Je n’aime vraiment pas ça!»

Malgré son look de gendre idéal, ses millions de copies vendues et des milliers d’entrevues données, Marc Lévy ne semble pas aimer plus que ça parler de lui. «Je n’ai pas de plaisir spécial à parler de moi. Je préfère parler d’un livre que j’ai aimé, de l’actualité».

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D’écrivain à succès à bête de foire qui donne son avis partout et sur tout, il n’y a parfois qu’un pas, demandez à Bernard-Henry Lévy, mais Marc Lévy tente de ne pas «parler pour rien, donner son avis sur n’importe quoi». Il le résume ainsi: «Écrire des romans ne donne aucune compétence. Lorsque j’écris dans les journaux, il faut que cela rentre dans le cadre de mon travail d’écrivain». Il a d’ailleurs, «dans ce cadre», écrit un beau portrait de Sharon Stone dans le magazine français Paris-Match.

Enfant rêveur, l’auteur de Et si c’était vrai s’inspire de toutes ces petites choses de la vie qui font notre quotidien pour ficeler les personnages et les histoires de ses romans. «On pourrait dire cyniquement que tout a déjà été écrit. Après, ce qui importe c’est la manière dont tu le racontes.»

Adapté au cinéma, traduit dans 41 langues, Marc Lévy reste à la portée des gens et prend indéniablement du plaisir à discuter avec des adolescents de ses livres préférés, de l’avenir du livre et de l’importance de la lecture dans la vie. Il l’explique sans fausse humilité, «je ne suis pas là pour parler de mes livres, mais pour leur dire combien lire est important», le gendre idéal on vous dit!

Adulé du public, souvent descendu par la critique française, Marc Lévy va bientôt ajouter un autre livre à sa collection. Il entreprendra l’écriture de son prochain bouquin cette semaine, et nul doute que le public sera au rendez-vous.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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