L’inflation frappe aussi les organismes communautaires

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Il y a environ 50 000 organismes sans but lucratif en Ontario. Photo: montage en couverture du rapport de l'AFO et de l'ONN.
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Publié 30/08/2022 par l-express.ca

De nouvelles données provinciales révèlent que l’inflation est un défi majeur pour 60% des 50 000 organismes sans but lucratif (OSBL) et des organismes de bienfaisance de l’Ontario. Et qu’elle entraîne une hausse des coûts pour plus de 80% d’entre eux.

En même temps, la demande de leurs services est plus élevée que jamais. Les trois quarts des organismes signalent une augmentation à ce chapitre: un bond de près de 60% depuis 2020.

Ces données proviennent d’un sondage bilingue mené par l’Ontario Nonprofit Network (ONN) et l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) pour comprendre l’impact de la pandémie et de la hausse de l’inflation sur le secteur sans but lucratif d’une année à l’autre.

Plus de 1 500 organismes sans but lucratif, organismes de bienfaisance et groupes communautaires ont répondu au sondage.

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Le rapport de l’AFO et de l’ONN.

Impact sur les communautés

«Bien que l’inflation ait un impact sur toutes les industries, lorsque les OSBL sont touchés, ce sont les communautés qui en font les frais», selon l’AFO. «Car les Ontariens comptent sur ces organismes pour fournir des services essentiels.»

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L’AFO estime que «les remèdes financiers habituels destinés au secteur privé ne répondent pas nécessairement aux besoins des OSBL et des organisations caritatives».

En effet, les entreprises peuvent augmenter leurs prix. Alors que de nombreux OSBL ne facturent pas leurs services ou proposent des tarifs très réduits. «Ils ne disposent donc pas de la même flexibilité.»

Pénurie de main-d’œuvre

Comme les entreprises privées, les organismes communautaires font aussi face à des défis dus à la pénurie de main-d’œuvre.

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Carol Jolin, président de l’AFO.

Toujours selon le sondage, 65% des OSBL (73% chez les francophones éprouvent des difficultés à recruter et à garder leur personnel.

Également, plus de 60% des OSBL ont perdu des bénévoles, «un fondement essentiel du secteur».

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Deux tiers des répondants indiquent que «l’épuisement et le stress du personnel, ainsi que la pénurie de personnel qualifié» empêchent le recrutement et la fidélisation des employés.

La moitié des organisations ont identifié les disparités salariales et les régimes de rémunération non concurrentiels comme des obstacles majeurs.

Logement, santé, divertissement…

«Les OSBL remettent les gens au travail et apportent leur soutien à des logements abordables, à des programmes de santé mentale et de lutte contre les dépendances ainsi qu’à des services d’établissement», fait-on valoir. «Les théâtres et festivals locaux, les ligues de football mineures et les camps de jour ainsi que les lieux de culte redonnent vie aux communautés après deux ans de pandémie covid.»

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Cathy Taylor, DG de l’ONN.

«Si nous devions perdre nos organismes sans but lucratif, nous perdrions la colle communautaire qui aide les Ontariens à prospérer», a déclaré Cathy Taylor, directrice générale de l’ONN. «Nous y risquons notre durabilité économique, sociale, culturelle et environnementale.»

Pour Carol Jolin, président de l’AFO pour encore quelques semaines, «nous devons tous nous retrousser les manches, car l’inflation et la pénurie de main-d’œuvre sont des obstacles pouvant nuire à l’offre de plusieurs services importants pour la population et la croissance économique de la province».

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Recommandations

Les deux organisations provinciales recommandent au gouvernement de l’Ontario de:

Créer au sein de l’appareil gouvernemental un foyer administratif pouvant travailler avec les 58 000 OSBL de la province.

Soutenir le secteur en élaborant une stratégie de la main-d’œuvre sans but lucratif et un plan de développement de la main-d’œuvre.

Créer une stratégie provinciale de recrutement de bénévoles afin d’absorber les impacts négatifs de la pandémie sur le bénévolat et s’engager à annuler les frais de vérification du casier judiciaire des secteurs vulnérables.

Investir dans les OSBL et les groupes de base qui desservent les communautés défavorisées.

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Et pour les OSBL offrant des services au nom du gouvernement, faire la transition vers un financement opérationnel stable, à long terme et flexible qui reflète le coût réel de la prestation des services et des programmes et qui suit le rythme de l’inflation.

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