L’indispensable meurtrière de Nelle Lamarr

Nelle Lamarr, La fille qui venait la nuit
Nelle Lamarr, La fille qui venait la nuit, roman traduit de l’anglais par Karine Forestier, City Éditions, 2025, 368 pages, 39,95 $.
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Publié 23/07/2025 par Paul-François Sylvestre

Auteure de thrillers psychologiques au suspense haletant et aux multiples rebondissements, Nelle Lamarr décrit la mince frontière entre justice et vengeance dans La fille qui venait la nuit.

L’action se déroule à Los Angeles, lieu de résidence de l’auteure, et met en scène Marley, une nounou qui travaille de nuit pour Ava et Ned, de jeunes parents qui méritent «un gros 0/20 en rouge». Elle va rapidement devenir indispensable.

Ava croit que, avec cette nounou, les choses ne peuvent que s’améliorer pour elle et son mari, pour le bébé et elle, pour tous les trois. «L’infirmière Marley va réparer notre mariage. Et m’aider à garder mon secret», lit-on au début du roman.

Un secret

Ned, pour sa part, est intelligent, plein de succès et aussi beau que Henry Cavill (j’ai dû fouiller pour apprendre que Cavill est l’acteur britannique ayant joué le rôle de Superman). Ned affirme qu’il n’est pas fait pour avoir une femme ou un enfant. Et quand l’homme d’affaires a un mal de tête, c’est « de la taille du Texas ».

Il maudit son père qui l’a forcé à marier Ava. Pourquoi? La romancière entretient le suspense. Ava, elle, regrette de ne pas avoir épousé Gabe, le meilleur ami de Ned.

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Le mot «mari» a sur sa langue une consonnance si étrangère qu’elle n’a pas l’impression de l’appréhender. Alors pour ce qui est de le prononcer… Être avec Gabe est viscéral, tellement mal et pourtant tellement bien, ce qu’il y a de plus naturel.

Nounou intelligente

Quant à la nounou Marley, elle a un corps tonique et svelte, son visage a des yeux exquis d’améthyste, à la fois violets et violents pour toiser sa cible. Cette célibataire a un quotient intellectuel de 165; selon la romancière, cela pourrait permettre à la nounou de «s’en sortir après un meurtre».

J’ai appris, en passant, que les roses blanches peuvent symboliser la paix et l’amour, mais également la mort.

Le roman m’a surpris en signalant que la criminalité à Los Angeles a augmenté de près de 25% au cours des trois dernières années. Après Détroit et Chicago, Los Angeles est perçue comme la troisième ville la plus dangereuse des États-Unis, selon un récent sondage Gallup.

Improvisation

En lisant La fille qui venait la nuit, j’ai eu l’impression que la romancière avait finement élaboré une intrigue, l’avait travaillée dans ses moindres détails, et avait réussi à nous sidérer puisque l’issue s’avère encore meilleure que ce que nous pouvions imaginer.

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Or, dans une lettre de l’auteure à la fin du roman, on apprend que Nelle Lamarr n’avait absolument aucune idée de l’intrigue lorsqu’elle a envoyé le résumé d’une histoire de nounou diabolique à son éditeur. Dire que la romancière a paniqué quand elle a reçu le feu vert serait un euphémisme.

Avec La fille qui venait la nuit, la romancière cherche à «remettre le karma dans la bonne direction. Justice ou vengeance? La frontière est mince entre les deux. Ou peut-être s’agit-il des deux faces d’une même pièce.»

Auteurs

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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