Une douzaine d’auteurs de la francophonie canadienne dans Lettres québécoises

Écrire comme d’autres dansent

Blaide Ndala. Lettres québécoises
Blaide Ndala. Lettres québécoises, Montréal, juin 2021, 108 pages, 14 $.
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Publié 11/08/2021 par Paul-François Sylvestre

Le numéro de juin 2021 de la revue Lettres québécoises a publié un dossier d’une quarantaine de pages sur les littératures franco-canadiennes, dont 19 pages consacrées au romancier Blaise Ndala.

On y retrouve des témoignages de quatre auteurs du Nouveau-Brunswick, trois de l’Ontario et cinq de l’Ouest canadien.

En contact avec tous ces créateurs et d’autres de par le pays, la rédactrice en chef Annabelle Moreau a été touchée par «votre ouverture, vos images brutes, vos poèmes sentis, vos lettres brûlantes, autant de déclarations d’amour de la langue française».

Blaise Ndala repense l’histoire

Blaise Ndala occupe la part du lion de ce numéro. Le poète, essayiste et éditeur Rodney Saint-Éloi souligne comment l’écrivain originaire du Congo tente de «défaire et repenser l’histoire». C’est évidemment le cas en ce qui a trait à son tout dernier roman, Dans le ventre du Congo.

Ndala répond à une vingtaine de questions, dont Que lira-t-on sur votre épitaphe? Réponse: «Parce que chaque silence nous tue jusqu’au dernier mot, j’ai tenté d’y échapper.»

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Auteurs hors Québec dans Lettres québécoises

La section consacrée à la douzaine d’autrices et auteurs franco-canadiens s’intitule «Écrire comme d’autres dansent».

Hélène Koscielniak, de Kapuskasing, décrit son ADN francophone qui inclut le «tarois», équivalent ontarien du joual québécois et du chiac nouveau-brunswickois. Le mot vient d’Ontarois, qui désignait les Franco-Ontariens à la fin des années 1980.

«C’est une variante du français qui exprime une culture immergée depuis longtemps dans un milieu anglophone», écrit Hélène Koscielniak. Ce qui fait qu’ici, un truck, c’est plus solide qu’un camion et une blind date, plus excitante qu’un rendez-vous à l’aveugle.

Le tarois est une langue orale, la langue écrite demeurant le français standard. Dans les romans de cette écrivaine, ce sont les dialogues qui figurent en tarois.

Auteurs et éditeurs

Les deux autres autrices de l’Ontario sont la dramaturge Mishka Lavigne pour qui «il y a quelque chose de plus viscéral, de plus émotionnel avec le français», et la poète Véronique Sylvain qui porte le drapeau de sa communauté «avec l’aide de ses mots».

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Hors dossier, Simon-Pier Labelle-Hogue brosse un court portrait du poète-éditeur Robert Yergeau (1956-2011). Il a fondé les Éditions du Nordir à Hearst en 1988, puis a poursuivi à Ottawa jusqu’à son suicide.

Labelle-Hogue fait remarquer que Yergeau inscrivait sa présence sur le papier, se positionnant parfois comme «le sujet iconoclaste d’une quête du perfectible».

Il cite ce passage du recueil L’usage du réel : «Viens t’étendre sur le suaire / de ce papier froid. / Viens que je puisse, / fondant l’être réel et l’être rêvé, / discréditer la mort.»

Des critiques de Lettres québécoises

Il n’y a point de littérature sans critique. Le numéro passe en revue une trentaine de titres… Dont le roman Dans le ventre du Congo, de Blaise Ndala, qui décroche 4 étoiles sur 5… Et le collectif En cas d’incendie, prière de ne pas sauver ce livre, dirigé par Catherine Voyer-Léger (Prise de parole).

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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