L’Espace francophone de Halton va «voler des idées» à la communauté ivoirienne

À l’aube de la célébration de son sixième anniversaire, l’Espace francophone de Halton peut se vanter d’avoir traversé la pandémie la tête haute.

L’organisme à but non lucratif fondé en juillet 2015 s’est associé à de nouveaux partenaires dès le printemps dernier pour continuer ses activités malgré le confinement.

Partenariat avec le Centre francophone de Hamilton

N’ayant pas les moyens de célébrer seul et en virtuel la Saint-Jean en juin, l’Espace francophone de Halton s’est joint à la FrancoFEST de Hamilton, et ce fut un grand succès!

«Cela nous a permis de créer une sorte de partenariat avec le Centre francophone de Hamilton, que nous avons par la suite décidé de continuer à nourrir pendant l’année», commente le président de l’Espace francophone d’Halton, Dominique Janssens, lors de la sixième Assemblée générale annuelle (AGA) de l’organisme le 13 mai dernier.

La région de Halton, à l’ouest de Toronto et de Mississauga, comprend les municipalités de Oakville, Burlington, Milton et Georgetown.

Une collaboration avec un consultant du Conseil de la coopération de l’Ontario a également permis à l’organisme de retomber sur ses pattes.

Grâce à un accompagnement mis en place en 2020 pour guider l’association, les administrateurs ont pu mieux planifier le futur de l’Espace francophone de Halton, pendant et après la pandémie.

Une nouvelle inspiration pour l’Espace francophone de Halton

L’organisation compte aussi s’inspirer des exploits de Carole Gballou, présidente de l’Association de la Communauté Ivoirienne de la Région de Toronto (ACIRT), qui a fait part de ses dernières initiatives lors de la l’AGA de l’Espace francophone de Halton.

Souhaitant prioriser les jeunes, Carole Gballou a d’abord créé un compte Instagram pour favoriser leur interaction.

«À date, nous avons 71 abonnés sur ce compte Instagram. Nous envoyons des sujets et ils discutent entre eux. Le compte est aussi géré par des jeunes : nous avons une responsable de la jeunesse dans notre comité qui s’en occupe. Ils parlent de tout, et lors du webinaire que nous avons organisé sur la santé mentale, ils ont partagé leur vécus, la manière dont ils s’en sortent, et ce qu’il font pour réellement entretenir leur santé mentale», décrit Carole Gballou.

Cette assistance aux plus jeunes est aussi passée par un programme de tutorat gratuit monté par l’ACIRT, ainsi qu’une distribution de cadeaux de Noël pendant la période des Fêtes.

L’aide aux familles étant un des autres objectifs primordiaux de l’association, son partenariat avec Global Community Center a permis de fournir des denrées alimentaires à près de 120 familles ontariennes affectées par la covid. Les bénévoles se sont déplacés dans toute la région afin de distribuer des paniers de nourriture à certaines familles en besoin.

«La covid a vraiment affecté nos communautés noires francophones qui sont déjà, en temps normal, frappées par la pauvreté. Ces familles ne peuvent pas nécessairement se déplacer vers le centre pour récupérer ces denrées alimentaires, et certaines sont trop gênées de le faire. On a donc distribué la nourriture aux familles, dans tout l’Ontario, chaque vendredi et chaque dimanche.» – Carole Gballou

Leur dernier point d’attaque visait à soutenir les entreprises. L’ACIRT a enregistré toutes les entreprises faisant partie de la communauté et en a fait la promotion à travers différentes publicités et reportages.

«Je ne vais pas vous dire que l’on va vous voler toutes ces idées, mais tout de même, ça met la puce à l’oreille», ironise Dominique Janssens. «Ce n’est pas facile lorsqu’on est un petit groupe avec peu de ressource financière.»

La covid reste un défi pour l’Espace francophone de Halton

L’année fut malgré tout difficile pour l’Espace francophone de Halton, qui avait pourtant plein d’espoirs d’organiser des activités en présentiel. Tout a dû être annulé et l’organisme a dû se réinventer pour passer au virtuel.

De plus, deux bénévoles ont dû quitter le bureau d’administration, laissant deux postes vacants aux six administrateurs restants, tous réélus à l’occasion de la 6e AGA. Les subventions de Patrimoine canadien reçues pour l’organisation de la fête de la Saint-Jean furent donc les bienvenues.

Un bilan positif: un agréable aléa du format «en ligne»

Grâce à ces subventions, aux cotisations de leurs 20 adhérents, et aux produits de leur vente de canettes de sirop d’érable, l’organisme finit tout de même l’année sur un bilan positif. Le format «en ligne» leur a en effet permis de réaliser peu de dépenses, tout en menant à bien plusieurs activités.

Outre la Saint-Jean, l’Espace francophone de Halton était aussi présent en comité restreint au lever du drapeau franco-ontarien devant l’hôtel de ville de Burlington le 25 septembre dernier.

À l’occasion de l’Halloween, des ateliers d’art pour enfants ont aussi été organisés à l’aide d’une artiste locale qui leur a enseigné la peinture de visage effrayant.

L’Espace francophone de Halton gagne en audience

Ces activités ont été rendues possibles par l’augmentation de visibilité dont a bénéficié l’Espace francophone de Halton par la création d’une infolettre, d’un compte Instagram, et la mise à jour de leur annuaire des services français en Ontario.

Le projet phare de l’organisme pour 2021 reste l’organisation et l’obtention de nouvelle subvention pour la fête de la Saint-Jean en juin prochain.