Le vocable «Franco-Ontarien» remonterait à 1937

La ministre Caroline Mulroney au lever du drapeau franco-ontarien à Quen's Park ce 25 septembre 2019. Photo: AFO
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Publié 27/09/2019 par l-express.ca

Les origines du mot «Franco-Ontarien» remonteraient à 1937. On trouve ce gentilé dans un discours prononcé par le sénateur Gustave Lacasse (1890-1953) lors du Deuxième congrès de la langue française au Canada, tenu à Québec entre le 27 juin et 1er juillet 1937.

C’est ce qu’a partagé notre collaborateur Paul-François Sylvestre, le 25 septembre (Jour officiel des Franco-Ontariens) à Place Saint-Laurent, seule résidence des aînés francophones à Toronto.

Gustave Lacasse serait le père du vocable Franco-Ontarien, en 1937.

Militant dans l’ACFEO

Médecin dans la région de Windsor et ardent militant au sein de l’Association canadienne-française d’Éducation de l’Ontario, Gustave Lacasse clame haut et fort que «les Franco-Ontariens ont enfin réussi à faire reconnaître leurs droits de représentation dans la haute magistrature et comptent un grand nombre des leurs dans les parlements de la nation» (provincial et fédéral).

La première fois que le mot «Franco-Ontarien» est plus largement utilisé et diffusé est lorsque le journaliste du quotidien Le Droit d’Ottawa, Victor Barrette (1888-1958), publie une sorte de manifeste intitulé Moi, Franco-Ontarien, mes devoirs, mes droits. C’est en 1947 pour le compte de la Société historique du Nouvel-Ontarien.

Victor Barrette fait connaître le gentilé Franco-Ontarien dans une publication en 1947.

Organismes et gouvernement

En 1949, un nouvel organisme utilise l’adjectif dans son nom: Association de la jeunesse franco-ontarienne. C’est aussi le cas en 1958 pour la Maison franco-ontarienne, siège de divers organismes provinciaux voués à l’éducation et à la jeunesse.

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Fondée en 1939, l’Association de l’enseignement français en Ontario (AEFO) change son nom en 1962 et devient l’Association des enseignants franco-ontariens. Elle garde le même sigle AEFO.

Un important pas est franchi le 8 mai 1967. Le premier ministre John Robarts crée le Comité franco-ontarien d’enquête culturelle. C’est la première fois que le mot est utilisé par le gouvernement de la province, qui accueille le plus grand nombre de francophones au Canada hors Québec.

Le rapport du Comité est déposé en janvier 1969 et s’intitule «La vie culturelle des Franco-Ontariens».

Le gouvernement de l’Ontario utilise le mot franco-ontarien pour la première fois le 8 mai 1967.

Schisme aux États généraux du Canada français

Ce sont lors des États généraux du Canada français (1967-1969) qu’un tournant majeur s’impose.

Plus de 1 600 délégués du Québec, de l’Acadie, de l’Ontario et de l’Ouest canadien sont réunis à la Place des Arts de Montréal. Ceux du Québec annoncent qu’ils ne sont plus des Canadiens-Français mais plutôt des Québécois. Les autres Canadiens français deviennent alors des Franco-Ontariens, des Franco-Manitobains, des Franco-Albertains, etc.

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Par la suite, l’adjectif franco-ontarien se répand naturellement. Le Bureau franco-ontarien du Conseil des arts de l’Ontario est créé en 1970, suite au rapport sur la vie culturelle des Franco-Ontariens. Le drapeau franco-ontarien est créé le 25 septembre 1975, puis le Festival franco-ontarien en juin 1976.

Paul-François Sylvestre a cherché l’origine du mot «Franco-Ontarien» pendant 30 ans.

Le Jour des Franco-Ontariens

Enfin, c’est en 2010 que la ministre déléguée aux Affaires francophones, Madeleine Meilleur, fait adopter une loi proclamant le 25 septembre (anniversaire de la création du drapeau franco-ontarien) le Jour des Franco-Ontariennes et des Franco-Ontariens.

En 2017, sa successeure Marie-France Lalonde fait reconnaître officiellement la chanson Notre Place comme hymne officiel des Franco-Ontariens.

Le drapeau franco-ontarien au mat de l’esplanade de l’Hôtel de Ville de Toronto ce 25 septembre 2019.

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