Le tourisme autochtone ontarien en vogue

Bientôt un parcours Toronto – île Manitoulin – Sault Ste. Marie

Tourisme autochtone en Ontario, Manitoulin
Danse lors d'un Pow Wow à l'île Manitoulin. Photo: Destination Ontario
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Publié 19/08/2025 par Charles-Antoine Rouyer

Le tourisme autochtone en Ontario a le vent dans les voiles. La nouvelle stratégie touristique provinciale annonce des investissements dans le domaine. Un nouveau couloir touristique autochtone Toronto – île Manitoulin – Sault Ste. Marie sera développé à partir de mai 2026.

L’Association de l’industrie touristique de l’Ontario (TIAO) recommande de «développer la capacité touristique quatre saisons dans tout l’Ontario, y compris chez les opérateurs touristiques autochtones».

La TIAO appelle à des investissements dans l’association touristique autochtone, Indigenous Tourism Ontario (ITO).

Il faudra «fournir des ressources à l’ITO afin de faciliter les investissements touristiques dirigés par les Autochtones, le renforcement des capacités et le marketing» recommande la nouvelle stratégie 2025-2030 de la TIAO, publiée le 11 août 2025.

Tourisme autochtone en Ontario
En canot près de Sault Ste. Marie. Photo: Destination Ontario

En forte demande

Le tourisme autochtone est recherché, souligne Andrew Siegwart, PDG de TIAO. «De notre point de vue, il est en forte demande. L’Ontario est un chef de file en la matière. Et davantage d’investissements devraient contribuer à une expansion encore plus rapide.»

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«En 2019, le tourisme autochtone a généré 654 millions $ de PIB et employé plus de 13 000 personnes», précise Andrew Siegwart.

D’après ITO, près d’un tiers (30%) des activités touristiques autochtones au Canada se déroulent en Ontario.

Tourisme autochtone en Ontario
Découverte de la nature près de Sault Ste. Marie. Photo: Destination Ontario

Qu’est-ce que le tourisme autochtone?

Selon l’Association touristique autochtone du Canada (ATAC) «le tourisme autochtone désigne toutes les expériences touristiques détenues, exploitées et/ou contrôlées par des Autochtones, qui intègrent de manière authentique la culture autochtone dans l’expérience offerte au visiteur.»

L’objectif, selon Luke Wassegijig, directeur de Wikwemikong Tourism, sur l’île Manitoulin, est de faire voir le point de vue autochtone.

«L’objectif est de changer le discours colonial, de raconter notre histoire à travers notre propre regard. Il s’agit d’informer et de changer les perspectives et les stéréotypes sur les Premières Nations, principalement à travers le tourisme culturel.»

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Tourisme autochtone en Ontario
Découvrir la culture autochtone dans le territoire de Wiikwemkoong sur l’île Manitoulin. Photo: Wiikwemkoong Tourism

Culture et nature liées

Le tourisme culturel autochtone comprend tourisme nature et tourisme d’aventure. «Toutes nos activités touristiques culturelles sont ancrées dans le territoire», précise Luke Wassegijig.

«Dans la culture anichinabée, la terre est notre ancêtre la plus proche, nous sommes donc liés à elle. Toute activité touristique autochtone est liée à la terre et à l’eau. Les activités touristiques culturelles sont donc également liées à la nature.»

Andrew Siegwart TIAO
Andrew Siegwart. Photo: TIAO

Andrew Siegwart confirme cette diversité de facettes. «L’intérêt pour les produits touristiques proposés est aussi varié que le tourisme autochtone lui-même, notamment: la gastronomie, l’hébergement et les attractions, les lieux culturels importants, les arts, etc.»

Les Ontariens, comme les étrangers, sont friands de tourisme autochtone, poursuit Andrew Siegwart. «Le tourisme autochtone suscite de plus en plus l’intérêt de la part des visiteurs en Ontario, ainsi que tout particulièrement chez les visiteurs internationaux.»

Selon ITO, un touriste international sur trois est intéressé par le tourisme autochtone.

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En 2022, les 114 millions de touristes en Ontario provenaient en majorité de la province (87%), alors que 5% provenaient du reste du Canada, 6% des États-Unis et 1% de l’étranger.

Tourisme autochtone en Ontario
La culture autochtone a ses mets traditionnels. Photo: Wiikwemkoong Tourism

Couloir touristique centré sur Manitoulin

Le 17 juillet, le fédéral a annoncé un investissement de 250 000 $ dans Indigenous Tourism Ontario «pour élaborer et mettre en œuvre une stratégie de corridor touristique afin d’accélérer le tourisme autochtone dans le Nord de l’Ontario.»

«Conçue pour attirer les visiteurs du Sud de Muskoka vers le corridor de Manitoulin et de Sault Ste. Marie, la stratégie fera la promotion des entreprises autochtones axées sur le tourisme qui sont prêtes à accueillir les visiteurs.»

L’île Manitoulin, la plus grande île au monde en eau douce (le lac Huron), abrite un patrimoine autochtone vivant très important.

L’île n’a été colonisée que tardivement. «Les jésuites ne sont arrivés que dans les années 1830», rappelle Luke Wassegijig.

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Tourisme autochtone en Ontario, Manitoulin
Lacs et rivières sur l’île Manitoulin. Photo: Destination Ontario

Territoire jamais cédé

Certaines parties de l’île n’ont d’ailleurs jamais été cédées par traité avec les Européens, comme le territoire non cédé de Wikwemikong dans l’Est de l’île, qui couvre 413 km2.

Luke Wassegijig, Wikwemikong Tourism
Luke Wassegijig. Photo: Wikwemikong Tourism

«Nous sommes le seul territoire non cédé au Canada et la cinquième plus grande première nation au Canada», rappelle Luke Wassegijig.

«Nous remontons à deux traités sur l’île Manitoulin. Le traité de 1836 couvrait les territoires allant de Sault Ste. Marie à Penetenguishene, mais pas les 23 000 îles du lac Huron. La couronne britannique n’était pas intéressée par ces territoires.»

«Le traité de 1862 a vu la partie Ouest de l’île cédée. Mais Wikwemikong n’a jamais été cédée», conclut Luke Wassegijig.

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