30 ans plus tard, le français reprend sa place à Sault-Ste-Marie

Le maire de Sault-Sainte-Marie, Christian Provenzano (4e), avec des gens du Centre frabncophone lors du lever du drapeau franco-ontarien le 25 septembre.
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Publié 10/01/2020 par Isabelle Michaud

Pour les membres du Centre francophone de Sault-Ste-Marie (CFSSM), janvier 2020 est un moment de réflexion important.

Il y a 30 ans, en plein débat sur l’Accord constitutionnel du Lac Meech, la résolution d’unilinguisme déposée par le maire de l’époque, Joe Fratesi, secouait la communauté francophone.

En 2010, un autre maire, John Rowswell, avait présenté des excuses officielles, mais l’affaire est encore sensible.

Fondé en 1982, le CFSSM est un organisme communautaire qui œuvre depuis 37 ans à faire rayonner la francophonie. Depuis 2017, il est présidé par Jessica Torrance, une jeune technicienne en éducation spécialisée et enseignante à l’école publique Écho-des-Rapides.

Le Centre francophone travaille donc à insuffler un vent de renouveau pour la communauté francophone. Jessica Torrance «veut faire une différence».

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«Bienvenue»

À la mention de la crise linguistique, la présidente du CFSSM confirme que c’est encore une réalité tangible pour une bonne partie de la communauté.

Jessica Torrance

Elle souligne que la municipalité a effectué «des changements incroyables» depuis quelques ans, notamment la levée du drapeau franco-ontarien du 25 septembre à l’hôtel de ville et les mots «bienvenue, welcome, biindigen» (en Ojibwe) qui se retrouvent maintenant affichés sur les autobus de la ville.

«Wow. On n’aurait jamais pensé voir ça !»

En 1990, sur une population de 70 000 habitants, plus de 25 000 personnes avaient signé pour l’unilinguisme.

Prendre sa place

Quand on lui parle de défis ou d’enjeux, Jessica Torrance sourit et s’exclame: «La seule différence qu’il y a entre nous et n’importe quelle autre communauté, c’est qu’on doit tout simplement prendre notre place.»

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«La majorité des familles [qui côtoient le CFSSM] sont mixtes, anglophones et francophones. Les francophones sont portés à vouloir être équitables, ils parlent donc plutôt en anglais. Il faut juste qu’ils pensent un peu plus à prendre leur place. Les gens ont aussi parfois peur de se battre. Moi, je suis là pour être leur modèle, leur go-to

Jessica Torrance remarque que beaucoup d’anglophones s’étaient joints à la manifestation du 1er décembre 2018, pour protester contre les coupures de Doug Ford. «Cette journée d’action a eu pour effet de renforcer notre groupe. On a fait l’effort et on a réalisé que les services que le gouvernement conservateur nous enlevait étaient essentiels et qu’on devait se battre pour eux.»

Le CFSSM loge dans le sous-sol de l’école Notre-Dame-du-Sault.

Pour un vrai centre communautaire

Le Centre francophone entamera en janvier 2020 un processus de planification stratégique qui orientera les cinq prochaines années. La communauté francophone sera bientôt consultée pour contribuer à cet important nouveau plan.

Jessica Torrance a grandi à Dubreuilville, a fait ses études au Collège Boréal à Sudbury et a déménagé à Sault-Ste-Marie il y a 8 ans. L’un de ses grands souhaits pour la communauté francophone est la création, un jour, d’un centre communautaire d’envergure.

À l’heure actuelle, le CFSSM loge dans le sous-sol de l’école Notre-Dame-du-Sault. Pour Jessica Torrance, l’endroit devrait être plus accessible et compter plusieurs salles pour permettre l’organisation d’activités pour toute la communauté francophone.

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«Il y aurait possibilité de déménager, mais je pense qu’on doit bien étudier cette idée. Nous devons encore en discuter. Un plus grand centre communautaire francophone rassemblerait les plus jeunes et les plus vieux. Je sais que c’est peut-être gros comme rêve, mais j’aimerais qu’on se rende là. Je sais que ça va arriver», déclare-t-elle avec conviction.

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