Le sens de l’orientation, une histoire d’éducation?

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Les hommes ont un meilleur sens de l’orientation que les femmes, en raison de la façon dont ils sont éduqués. Chez les animaux aussi. Photo: iStock.com/Kerkez
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Publié 15/02/2024 par Léonie Rioult

Une étude suggère que les hommes ont un meilleur sens de l’orientation que les femmes, en raison de la façon dont ils sont éduqués. Cela serait aussi vrai pour d’autres espèces animales.

On pourrait croire à un cliché, mais oui, les hommes ont un meilleur sens de l’orientation.

Mais ce ne serait pas là quelque chose que l’on doit à l’évolution. Une étude parue en janvier braque les projecteurs sur les différences d’éducation entre les hommes et les femmes.

Les garçons sont encouragés

Et ce n’est pas la première fois. Déjà en 2018, des chercheurs britanniques avaient pointé la discrimination comme facteur.

Ils avaient suggéré que les pays avec le plus grand écart dans les droits des deux sexes étaient ceux où les hommes avaient les meilleurs résultats en matière de sens de l’orientation par rapport aux femmes.

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Les auteurs de la nouvelle étude suggèrent pour leur part que, dans beaucoup de sociétés, les petits garçons sont davantage encouragés à jouer dehors et développeraient ainsi davantage d’expériences et d’opportunités qui pourraient leur permettre d’améliorer leur sens de navigation.

Dans le règne animal

Ces auteurs ne se sont pas arrêtés aux humains, ils ont étendu les recherches à 20 autres espèces d’animaux, notamment en récoltant des données sur la distance moyenne que ces animaux parcourent.

Cela leur a permis de constater que chez pratiquement toutes les espèces, les mâles étaient légèrement plus doués pour la navigation que les femelles. Et ce, même dans les quelques cas où c’étaient les femelles qui parcouraient des distances moyennes plus élevées.

Les auteurs en concluent que «les différences dans les compétences spatiales» sont plus probablement causées par des facteurs comme l’expérience — par exemple, la chasse, qui demande davantage de capacités de navigation — ou par des effets biologiques encore inconnus, plutôt que d’être le résultat d’une évolution biologique par sélection naturelle, comme plusieurs l’ont prétendu.

Ce qu’on attend d’eux

Pierre-Olivier Montiglio, professeur au département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal, apporte un bémol. Il est difficile de comparer les capacités de navigation de multiples espèces d’animaux, car ces capacités sont «définies dans le contexte de l’écologie de l’espèce».

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Il ajoute que le lien que l’on pourrait faire entre les humains et ces animaux est qu’ils ont des comportements associés à un genre et qu’ils «performent» davantage en fonction de ce que l’on attend d’eux.

Auteurs

  • Léonie Rioult

    Journaliste à l'Agence Science-Presse, média indépendant, à but non lucratif, basé à Montréal. La seule agence de presse scientifique au Canada et la seule de toute la francophonie qui s'adresse aux grands médias plutôt qu'aux entreprises.

  • Agence Science-Presse

    Média à but non lucratif basé à Montréal. La seule agence de presse scientifique au Canada.

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