Le Québécois Simon Benoit veut faire sa place avec les Maple Leafs

Le défenseur québécois Simon Benoit dispute actuellement sa première saison dans l’organisation des Maple Leafs. Profitant d’une brigade défensive décimée par les blessures, il s’accroche à un poste et impressionne.

l-express.ca s’est entretenu avec Benoit pour discuter de son parcours et de son arrivée à Toronto.

Cinq ans en Californie avant Toronto

Après avoir disputé trois saisons avec les Cataractes de Shawinigan dans la LHJMQ, Benoit, non repêché par une équipe de la LNH, a paraphé une entente d’un an avec les Gulls de San Diego, le club école des Ducks d’Anaheim.

Ayant impressionné les dirigeants de l’équipe, il signe un contrat d’entrée de la LNH de trois ans. Ayant passé un total de cinq saisons dans l’organisation des Ducks, Benoit n’a pas reçu d’offre qualificative et est devenu joueur autonome. Il s’est entendu sur un contrat d’un an (775 000 $) avec les Maple Leafs le 28 août dernier, et se concentre sur le futur.

«Avec les Ducks, on ne s’est juste pas entendu sur un contrat, et il est arrivé ce qui est arrivé. Pour l’instant je me concentre sur Toronto. Le reste c’est du passé. Je suis quelqu’un qui vit le jour présent et je suis content de porter le bleu en ce moment.»

Congestion à la ligne bleue, Benoit veut rester

Une blessure au dos l’ayant tenu à l’écart pour une portion du camp d’entraînement, il n’a su se tailler un poste avec l’équipe pour entamer la saison. Il faut dire qu’il y a congestion à la ligne bleue des Leafs (Rielly, Brodie, McCabe, Liljegren, Giordano et Timmins), et que ses chances de percer le top-6 étaient minces.

Suite à la blessure de Timothy Liljegren, il a été rappelé par les Leafs le 4 novembre dernier. Depuis, il joue sur la troisième paire défensive de l’équipe. Déterminé à rester avec l’équipe, il tente de faire sa marque à chaque présence sur la glace. 

«C’est sûr que je viens d’être rappelé. Pour moi, je focus sur ma game. Je joue avec Lagesson en ce moment, et on se concentre sur ce qu’on peut faire dans le moment présent pour aider l’équipe. On veut être physique et ça semble fonctionner. Le reste, on travaille chaque jour pour améliorer le tout.»

Sans promesse de son entraîneur, il sait qu’il pourrait être rétrogradé à tout moment. Est-ce une pression additionnelle?

«Je peux pas penser à ça. Je ne lis pas les réseaux sociaux non plus, je me tiens loin de ça. En ce moment je joue et je fais du mieux que je peux avec le temps que j’ai. Mon but est de garder mon spot. C’est sûr que c’est une game compétitive, mais je veux pas penser à ça. J’essaye de garder mon jeu simple et faire du mieux que je peux.»

Liljegren (cheville) vient tout juste de recommencer à patiner. Il devrait être absent pour encore quelques semaines, alors que Mark Giordano ratera quatre à six semaines en raison d’un doigt cassé. 

Le statut de John Klingberg (hanche) est toujours incertain. Il figure sur la liste des blessés à long terme.

Il choisit les Leafs dans l’espoir de gagner

Benoit a choisi Toronto dans l’espoir de participer aux séries éliminatoires pour la première fois de sa carrière.

«C’est une équipe qui fait les séries chaque année, et ils veulent gagner», dit-il. «C’est un groupe de joueurs qui ont évolué et maturé ensemble, et ils sont rendus là dans leur carrière.»

«Je voyais une opportunité pour moi de peut-être percer l’alignement. Voyant qu’ils ont besoin d’un joueur défensif et physique, je pense que je peux combler ce rôle-là. Faire des grosses minutes en désavantage numérique, c’est ça ma game. J’ai vu une opportunité. Je n’ai pas peur de foncer, c’était un risque mais je l’ai pris.»

Un rôle qui lui convient parfaitement

Mesurant 6’4 et pesant 205 lbs, Benoit joue un jeu robuste. Il dit aimer bloquer des lancers et n’a pas peur de mettre en échec l’adversaire.  Alors qu’il portait les couleurs des Ducks l’an dernier, il a mené son équipe avec 216 mises en échec et 128 tirs bloqués.

Il a aussi contribué modestement à la feuille de pointage en inscrivant 10 points (3 buts, 7 passes) en 78 matchs.

«J’essaye de jouer simple et dur pour rester dans l’alignement. C’est sur que j’ai plus de temps de glace en raison des blessures, mais j’essaye juste de monter ce dont je suis capable. C’est à cause de cet aspect que je suis arrivé ici, et je veux continuer à être responsable défensivement.»

Le type de jeu physique et défensif de Benoit est exactement ce dont les Leafs ont besoin depuis quelques saisons.

La blessure à Jake Muzzin a fait mal à l’équipe et son absence se fait encore sentir. Même si Jake McCabe tente de jouer ce rôle avec l’équipe, il ne peut être le seul défenseur à caractère défensif de l’équipe. Benoit le sait, les amateurs aussi, et s’il continu de jouer de la sorte, il pourrait bien forcer son entraîneur à le garder dans l’alignement aux retours des blessés.   

Benoit porte le protège-cou

Suite au tragique décès d‘Adam Johnson le 28 octobre, sur une patinoire d’Angleterre, certains joueurs de la LNH ont commencé à porter le protège-cou. Johnson a été atteint d’un coup de patin à la gorge et a perdu la vie.

Plusieurs ligues ont l’intention de rendre la pièce d’équipement obligatoire dès janvier. La Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF) a déclaré que le protège-cou serait obligatoire lors de ses événements, incluant les Jeux olympiques.

Du côté des Leafs, certains joueurs ont démontré un intérêt, mais plusieurs parlent encore d’un inconfort. Simon Benoit et Tyler Bertuzzi sont les seuls joueurs de l’équipe qui le porte actuellement. 

«C’est pour ma sécurité», confirme Benoit. «Ça ne me dérange pas du tout, je ne le sens presque pas. J’ai l’intention de continuer à le porter.»