Le parc Downsview: le «Central Park» écolo de Toronto?

De l’aménagement aux activités éducatives, le parc se veut une vitrine de l’écologie urbaine durable

Parc Downsview
Programme éducatif du parc Downsview. Photo: Parc Downsview
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Publié 05/09/2025 par Charles-Antoine Rouyer

Le parc Downsview, aménagé sur l’ancienne base militaire au Nord de la 401 et à l’Est de la 400, a intégré réhabilitation écologique de la terre et gestion naturelle de l’eau. Ses activités éducatives et communautaires et une future ferme urbaine s’efforcent de prolonger cette vitrine de l’écologie urbaine durable.

À l’image de Central Park à New York, aménagé de toute pièce, le parc Downsview a poussé sur des friches industrielles.

Les beaux jours de cette fin d’été sont l’occasion d’aller découvrir ou redécouvrir ce premier parc fédéral urbain au Canada.

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La colline du parc Downsview. Photo: Charles-Antoine Rouyer, l-express.ca
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Au sommet de la colline. Photo: Charles-Antoine Rouyer, l-express.ca

Point culminant entre les rivières Humber et Don

Le site est un point culminant à Toronto, entre les bassins versants de la rivière Humber à l’Ouest et de la rivière Don à l’Est. Il réserve ainsi des vues imprenables.

Mais il joue aussi un rôle déterminant pour gérer les eaux de pluie et les risques d’inondation. Rappelons qu’au passage de l’ouragan Hazel en octobre 1954, les eaux gonflées de la rivière Humber avaient entraîné des inondations en aval qui avaient coûté la vie à 81 habitants.

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Un grand lac trône au cœur de l’espace vert de 118 hectares. Il accueille cygnes, canards, voire hérons, égrettes ou pluviers. Mais le plan d’eau est surtout un immense réservoir qui recueille les eaux de pluie.

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Vue aérienne du parc (vers le Sud). Photo: Parc Downsview
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Le grand lac et ses quatre jets verticaux. Photo: Charles-Antoine Rouyer, l-express.ca

Gestion des eaux pluviales

«Le parc comprend un système de gestion des eaux pluviales. Le réseau a été conçu pour traiter une zone de drainage de 173 hectares, dont 48  se trouvent sur les terrains de Downsview», explique un panneau éducatif.

Plusieurs rigoles de drainage récupèrent aussi l’eau de pluie qui finit dans le lac de 4 hectares et trois étangs. La petite forêt Boak contribue à l’infiltration naturelle. «La canopée forestière peut retenir environ douze millimètres de précipitations», précise la signalétique.

Cette gestion naturelle des eaux pluviales ralentit le ruissellement et permet l’infiltration. L’eau de pluie ainsi filtrée s’écoule dans le ruisseau Black, affluent de la rivière Humber.

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La vue depuis le haut de la colline. Photo: Charles-Antoine Rouyer, l-express.ca
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La prairie de hautes herbes. Photo: Charles-Antoine Rouyer, l-express.ca

Réhabilitation naturelle des sols

Moins visible, mais significatif pour l’écologie du site, le sol de la friche industrielle d’origine a été réhabilité en amont de l’aménagement du parc.

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C’était d’ailleurs l’un des volets du projet «Cité des arbres» des agences néerlandaise OMA/Rem Koolhaus et torontoise Bruce Mau Studios sélectionnées en 2000. Le volet écologique et durable de leur aménagement avait séduit le jury. Leur projet envisageait un semis d’orge et de trèfle pour engraisser le sol.

Les premiers travaux d’aménagements du parc en 2005 ont consisté à régénérer les terrains en deux étapes: aérer le sol puis l’amender. «Le sol, à base d’argile et fortement compacté, a été retourné sur une profondeur de 60 centimètres afin de créer une porosité suffisante à l’absorption d’air frais et d’eau», explique un autre panneau. «On y a ensuite déposé un paillis de feuilles compostées d’une épaisseur de 10 centimètres.»

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Carte du parc. Photo: Parc Downsview

Se balader et apprendre

Le lac, le chemin qui l’entoure et son belvédère, s’inscrivent dans la zone centrale de promenade qui comprend aussi: la forêt urbaine dont le boisé Boak et ses sentiers; une colline où trônent deux immenses chaises Muskoka rouges d’où contempler la vue; un grand pré et une prairie à herbes hautes.

Un Centre de découverte offre des programmes éducatifs en plein air et en intérieur sur la nature. «Chaque année, nous accueillons presque 20 000 élèves, enseignantes et enseignants, groupes communautaires et familles de toute la province dans le cadre de programmes axés sur la durabilité», explique l’organisme Canadian Parents for French (CPF).

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Daniela Menniti, la coordonnatrice de programme bilingue au Parc Downsview, lors d’une visite de la Société d’histoire de Toronto le 8 juin. Photo: Charles-Antoine Rouyer, l-express.ca

Activités en français

Allison Best, gestionnaire des programmes éducatifs et communautaires, explique que «le parc Downsview offre une vaste gamme de programmes axés sur l’environnement, notamment des sorties, des programmes communautaires gratuits sur la nature, notre programme de bénévolat.»

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«Nos programmes sont généralement en anglais, mais des programmes en français sont proposés sur demande. Depuis le 1er avril, nous avons organisé 52 programmes ou événements en français», résume Allison Best. Le Parc Downsview propose ainsi des soirées cinéma et des cours de yoga en français.

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L’entrée du boisé Boak. Photo: Charles-Antoine Rouyer, l-express.ca
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Un sentier dans le boisé Boak. Photo: Charles-Antoine Rouyer, l-express.ca

Base militaire déclassée en 1995

Le projet du parc germe après le déclassement de la base militaire des Forces canadiennes en 1995. La société du parc Downsview est créée en 1999. Après le transfert des terrains en 2006, le parc ouvre officiellement ses portes en 2012. La Société immobilière du Canada (SIC) gère à présent le parc et pilote l’aménagement immobilier du reste du site.

Le 29 septembre 2003, le premier ministre Jean Chrétien dédiait le parc au peuple canadien. Il compare alors le parc à un futur «Central Park» de Toronto. Plus de 50 000 arbres y ont été plantés depuis.

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Un sentier du parc Downsview. Photo: Charles-Antoine Rouyer, l-express.ca
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Une berge du lac. Photo: Parc Downsview

Une future ferme urbaine

Karen Vuong, gestionnaire des événements et des communications au Parc Downsview, rappelle que «le parc est autofinancé grâce aux revenus provenant des locataires et des événements. Nous recevons aussi des subventions de différents organismes, tels que la banque TD, pour nous aider à financer nos programmes et nos forêts.»

L’entretien annuel du parc revient à 10 millions $. «Au cours des dix dernières années seulement, la Société immobilière du Canada a investi plus de 100 millions $», précise la SIC. «La construction d’une nouvelle ferme urbaine est presque terminée. Couvrant une superficie de 4 hectares, la ferme sera l’une des plus grandes du pays.»

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