Le Mois de l’histoire des Noirs à Hamilton: au-delà de la danse et de la gastronomie

Noirs, ACFO Hamilton
Dîner-réseautage et débat pour le Mois de l'histoire des Noirs à Hamilton. Le modérateur Patrick Bizindavyi et les panélistes Liliane Kabamba, Elykiah Doumbe, Luc Bonaventure Amoussou. Photos: Nathalie Dufour-Séguin, l-express.ca
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Publié 22/02/2025 par Nathalie Dufour Séguin

La culture noire va bien au-delà de la danse et de la gastronomie. «Nous avons des auteurs, des politiques, des inventeurs, mais leurs contributions ont été effacées de notre culture. Il est temps de les exposer, pour que tout le monde voie qui nous sommes.»

C’est ce qu’a affirmé Liliane Kabamba, fondatrice de l’organisme caritatif africain RAFIKI lors du dîner-réseautage organisé par l’ACFO de Hamilton le 20 février, dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs.

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Le modérateur Patrick Bizindavyi, les panélistes Liliane Kabamba, Elykiah Doumbe, Luc Bonaventure Amoussou, et Patrick Elonge, coordonnateur de l’ACFO Hamilton.

Trois panélistes ont insisté sur le fait que, bien que la nourriture et la danse soient des éléments importants, l’histoire des Noirs doit refléter les contributions intellectuelles et les réalisations de la communauté à travers les générations.

La communauté francophone s’était rassemblée au resto-bar Gasworks pour discuter du thème  Héritage et résilience: célébrer les contributions des communautés noires à travers l’histoire et l’avenir.

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Liliane Kabamba, fondatrice et directrice générale de RAFIKI, auteure des essais Mon identité, ma culture et Once Upon a Time, Human Rights.

Impact sur les générations futures 

Liliane Kabamba a également souligné l’importance d’intégrer l’histoire des Noirs dans le curriculum scolaire de l’Ontario. «Il est crucial de transmettre une histoire précise et complète aux jeunes, pour qu’ils comprennent leur identité et puissent combattre le racisme.»

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Pour elle, l’exposition des contributions de chaque culture favorise l’échange et la réduction des stéréotypes.

Elykiah Doumbe, directrice générale du Mouvement pour l’inclusion des communautés racisées de l’Ontario (MICRO), a ajouté que l’identité noire est ancrée dans des civilisations anciennes, et qu’il est essentiel de le rappeler pendant le Mois de l’histoire des Noirs.

Elle estime qu’une meilleure connaissance des origines aide à résister aux assauts sociaux et à affirmer sa place dans la société.

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Elykiah Doumbe, directrice générale du Mouvement pour l’inclusion des communautés racisées de l’Ontario.

Apprentissage obligatoire

L’an dernier, le gouvernement de l’Ontario a annoncé l’introduction d’un apprentissage obligatoire en 7e, 8e et 10e année sur les contributions des Canadiens noirs à l’histoire du pays.

Les élèves apprennent désormais non seulement les réalisations des Noirs, mais aussi les obstacles rencontrés dans la création d’un Canada démocratique et inclusif.

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«Les Noirs font partie de l’histoire du Canada depuis les années 1600», a précisé Patrice Barnes, adjoint parlementaire du ministre de l’Éducation. «Nous voulons que les élèves comprennent mieux cette histoire et le riche patrimoine du pays.»

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Luc Bonaventure Amoussou, directeur général du Immigrants Working Centre et vice-président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario.

Résilience de la communauté noire en Ontario

Elykiah Doumbe a exprimé des réserves concernant la cohésion de la communauté noire en Ontario.

Selon elle, «nous célébrons la résilience sans chercher à comprendre ses causes. Le traumatisme intergénérationnel persiste et continue d’affecter la communauté.» Elle appelle à un processus de guérison pour surmonter la méfiance et avancer ensemble.

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Dîner-réseautage des francophones de Hamilton le 20 février au Gasworks, pour le Mois de l’histoire des Noirs.

Liliane Kabamba a ajouté que, bien que des réussites individuelles aient été réalisées, un succès collectif reste à atteindre. «Les jeunes d’aujourd’hui, bien que résilients, portent un lourd fardeau. Cette histoire, souvent ignorée, leur est rarement expliquée.»

Intégration des immigrants à Hamilton

Patrick Elonge, coordonnateur de l’ACFO régional de Hamilton, a souligné la croissance continue de la communauté noire au Canada, malgré les résistances. Il a rappelé qu’il est important de nuancer l’histoire coloniale en reconnaissant les progrès actuels, et que le Canada soutient activement ses communautés noires.

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Sonia Macaluso présidente de l’ACFO Hamilton. Pascale Marchand, adjointe d’une conseillère municipale. Patrick Elonge, coordonnateur de l’ACFO Hamilton.

Pascale Marchand, adjointe de circonscription au bureau de la conseillère municipale Tammy Hwang et candidate du Parti vert aux élections provinciales du 27 février, était heureuse d’entendre de la part des panélistes que l’intégration des immigrants à Hamilton, notamment les démarches administratives et l’intégration culturelle dans la communauté, se passe bien, bien qu’il reste des défis systémiques liés au logement, à l’emploi et à la reconnaissance des compétences, notamment dans le secteur de la santé.

À son avis, il faudrait accepter davantage de professionnels étrangers et instaurer une certaine flexibilité dans la reconnaissance de leurs compétences. «Nous pourrions ainsi mieux intégrer ces nouveaux arrivants dans la main-d’œuvre canadienne», conclut-elle.

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