Le ministre de l’Éducation espère une rentrée sans grève en Ontario

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Des membres de l'AEFO manifestant en face de l'Assemblée législative de l'Ontario en 2019. Photos: page Facebook de l'AEFO
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Publié 29/08/2023 par Émilie Gougeon-Pelletier

La rentrée scolaire ne devrait pas avoir un air de grève et de fermeture des classes, souhaite le ministre de l’Éducation de l’Ontario, Stephen Lecce.

Le ministre veut conclure des ententes avec les syndicats d’enseignement de la province pour éviter les grèves durant les négociations de leurs conventions collectives.

Accord provisoire au secondaire

Vendredi dernier, le gouvernement ontarien a conclu un accord provisoire avec la Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l’Ontario (FEESO), qui, si ratifiée par les 60 000 membres, fera en sorte que les négociations se poursuivront jusqu’au 27 octobre.

Ensuite, le recours à l’arbitrage obligatoire sera imposé aux parties pour une entente sur une convention collective.

Si les membres de ce syndicat acceptent l’accord provisoire, ils seront aussi dédommagés pour les pertes liées à la loi 124. Cette législation a plafonné à 1%, pendant trois ans, les hausses salariales de certains employés du secteur public, comme les enseignants et les infirmières.

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Lundi, lors d’une conférence de presse, le ministre Lecce a demandé aux autres syndicats, y compris ceux qui représentent les travailleurs dans les écoles catholiques, de même que les francophones, à signer de telles ententes.

enseignants
Le ministre de l’Éducation, Stephen Lecce.

Votes de grève cet automne?

La nouvelle survient après que la FEESO et la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’élémentaire de l’Ontario (FEEO) ont annoncé à la mi-août qu’elles tiendraient des votes de grève cet automne.

«Nous sommes impatients de rencontrer tous les syndicats de l’enseignement afin de pouvoir signer un accord qui permettra de garder les enfants en classe», a déclaré le ministre.

N’empêche, les trois autres syndicats en négociation, y compris l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), ont soutenu qu’ils ne considèrent pas que l’arbitrage obligatoire soit une option qui leur convient, vendredi dernier.

«L’arbitrage obligatoire garantirait que les enjeux importants que nous avons mis de l’avant à nos tables de négociation ne seront pas abordés», ont-ils fait savoir dans un communiqué conjoint.

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Un tel arbitrage ne «serait pas favorable aux élèves que nous servons dans les écoles élémentaires et secondaires», ont-ils dit.

De nouvelles attentes

Le ministre Lecce a fait savoir que l’école pourrait être différente, cette année, avec plusieurs changements à prévoir au curriculum, notamment en lecture, en écriture et en mathématiques.

La province avait précédemment annoncé l’embauche de 2000 nouveaux éducateurs qui porteront une attention particulière aux apprentissages de ces matières.

Parmi ceux-ci, 300 auront le devoir d’améliorer les réussites scolaires en mathématiques. Dès la rentrée, chaque conseil scolaire aura un «leader» du système en mathématiques qui n’aura comme objectif que l’amélioration des compétences en mathématiques.

Toutefois, la présidente de l’AEFO, Anne Vinet-Roy, juge ces attentes irréalistes. «Stephen Lecce prétend que les écoles pourront accueillir cette année plus de 2000 nouvelles travailleuses et nouveaux travailleurs en éducation, mais où ira-t-il les chercher si aucune mesure n’est prise pour assurer leur recrutement et leur rétention?», se demande-t-elle.

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Les conseils scolaires seront aussi chargés de rédiger des plans de réussite pour les élèves, qui devront comprendre des indicateurs sur les priorités du ministère de l’Éducation liées à la réussite scolaire.

Enseignants nouveaux arrivants immigrants AEFO
Anne Vinet-Roy.

Réformes

Rappelons que la province a entamé des réformes, en 2022, afin de moderniser «le mode d’enseignement et d’évaluation de la lecture dans les écoles, en mettant l’accent sur la phonétique».

Cela inclut le retour de l’apprentissage des lettres attachées.

Dans sa réforme, le gouvernement ontarien s’est fié grandement à un rapport de la Commission ontarienne des droits de la personne (CODP), publié en 2022, intitulé Le droit de lire.

Cette enquête de longue haleine entamée en 2019 décrivait d’importants problèmes liés au programme d’enseignement de la langue en Ontario au palier élémentaire, créé en 2006 par le gouvernement de Kathleen Wynne.

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C’est à ce moment que l’apprentissage de l’écriture en lettres attachées est devenu optionnel dans la province.

écriture cursive
L’apprentissage des lettres cursives ou attachées redevient obligatoire dans les écoles de l’Ontario. Photo: iStock.com/viki2win

Le rapport public de la CODP soulignait que le programme d’enseignement ne prenait pas compte de la science de la lecture.

Ainsi, la province mettra désormais l’accent sur l’écriture cursive, la littératie numérique et la pensée critique.

Des apprentissages liés à la santé mentale et une mise à jour du programme de science, technologie, ingénierie et de mathématiques ont aussi été inclus au curriculum du ministère.

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