Une Canadienne tombe amoureuse d’un Allemand durant la Seconde Guerre mondiale. Le sujet n’est pas original, mais son traitement est fait avec brio par Luc Martel qui signe le premier tome du roman L’Étranger de l’Isle-aux-Grues.
L’action se déroule en 1944-1945, tantôt sur une île peu connue du fleuve Saint-Laurent, tantôt dans la Vieille-Capitale. En tentant de chasser une oie ou une outarde, Eva Laflamme, 19 ans, découvre un homme d’environ 20 ans, à moitié mort sur les rivages de l’Isle-aux-Grues.
Lien invisible
La jeune femme lui porte secours sans savoir qu’il s’agit d’un sous-marinier allemand. Il s’appelle Frederick Bayer (comme l’aspirine) et parle couramment le français. Après seulement quelques jours, il se crée une sorte de lien invisible entre Eva et Frederick. Ce lien se consolide à chaque heure passée ensemble.
Les enfants Laflamme sont orphelins. Les fils aînés sont au front. Eva prend la tête de l’exploitation agricole, tout en s’assurant du maintien de la maison. Une fois mise au courant de l’origine allemande de Frederick, elle tait ce fait pour le moins troublant auprès des siens et des paroissiens.
Luc Martel «martèle» l’idée qu’une jeune femme doit protéger sa réputation, doit respecter les convenances. Eva cache donc l’intensité de la relation qu’elle a développée avec Frederick. Vous devinez que les convenances ne tardent pas à prendre le bord, les bisous affectueux se transformant en baisers passionnés.