L’AFT invite les femmes d’Oasis et de la Maison à tous ses événements

L’Alliance française de Toronto invite les femmes en situation difficile à toutes ses activités culturelles. Un partenariat à cette fin a été signé le 30 avril entre l’AFT, Oasis Centre des Femmes et le centre d’hébergement la Maison.

Quatre ou cinq femmes seront conviées à chaque événement. Elles pourront également venir avec leurs enfants. «Ce serait une véritable victoire», selon Jean Grenier Godard, le directeur général de l’AFT.

Si cette collaboration a démarré officiellement lors de la signature d’une convention dans les bureaux d’Oasis, les détails pratiques se régleront au fur et à mesure.

Encourager les femmes à «sortir, ouvrir leur horizon et se faire plaisir»

«Pour ces femmes qui ont vécu des choses difficiles, imaginer de se rendre à un spectacle, c’est parfois inconcevable», explique Jean Grenier Godard.

Or, selon les directrices d’Oasis et de la Maison, Dada Gasirabo et Jeanne-Françoise Moué, il est essentiel de les encourager à s’accorder des moments de plaisir pour se reconstruire, le tout dans un cadre sûr.

«Par ces invitations, on leur envoie un message clair: vous pouvez le faire», affirme Dada Gasirabo.

C’était aussi un moyen de s’intégrer et de découvrir ce qui se passe à Toronto pour les femmes qui viennent d’arriver au Canada.

«Il s’agit de leur montrer qu’elles font partie intégrante de la communauté, et qu’elles ont accès aux mêmes ressources que toute personne lambda», précise Jeanne-Françoise Moué.

Invitations valorisantes

Les invitations seront systématiques, y compris pour les événements gratuits.

«C’est important que ces femmes se sentent considérées», assure Jean Grenier Godard. Et pour Dada Gasirabo, «les femmes ont besoin d’encouragements; recevoir une invitation de l’Alliance, c’est valorisant».

Ces femmes seront conviées aux événements individuellement, sans passer par les organismes.

Elles pourront être accompagnées par des intervenants et des bénévoles. «Ce sera une première pour certaines d’entre elles. Il est important de les familiariser avec ce type d’activités», souligne Jeanne-Françoise Moué.

«Des femmes venaient de manière épisodique, mais on veut que cela devienne systématique»

 

Si Oasis et La Maison collaboraient déjà auparavant avec l’AFT pour certains événements, Jean Grenier Godard souhaite pérenniser cette coopération.

Les femmes hébergées à la Maison pouvaient par exemple avoir un compte à la Culturethèque et accéder aux ouvrages en ligne durant un an, y compris après leur départ du centre.

De même, Oasis avait organisé une exposition d’artistes femmes il y a quelques années à l’AFT. Pour l’une d’elles, cet événement avait été un véritable tremplin pour sa carrière.

«Le but essentiel de cette convention est d’institutionnaliser et de systématiser les choses», affirme Jean Grenier Godard.

À la suite de ce partenariat, Oasis et la Maison espèrent collaborer avec d’autres organismes pour contribuer à l’épanouissement de leurs «clientes».

«Nous sommes déjà inscrits à Kids Up Front, (organisme dont on a beaucoup parlé récemment dans la communauté franco-torontoise), ce qui nous permet de recevoir des billets de dernière minute, pour les matchs des Raptors par exemple. Mais c’est à grande échelle, et c’est parfois compliqué d’en faire profiter les femmes de notre centre», confie Jeanne-Françoise Moué.