Non, ce n’est pas du pâté. Ni des rillettes. Ce qui lui ressemble le plus est peut-être le pâté marmite du Poitou. Mais encore là… C’est aussi ironiquement un personnage de la série télévisuelle La Petite Vie. Mais l’origine de ce plat est beaucoup plus ancienne.
Alors, qu’est-ce que du creton? Ou des cretons, c’est selon. Pour Le Robert, il s’agit d’un «pâté à base de viande de porc assaisonnée avec des oignons». Le Larousse? «Au Canada, charcuterie généralement constituée de viande de porc haché.»
C’est assez réducteur comme définitions. Le creton, c’est bien plus que ça. Ce n’est pas parce qu’on s’appelle creton qu’on peut se laisser insulter.
Résidus de graisses…
Pour une description plus poétique, on peut se tourner vers l’écrivain normand Jean de Fleury qui décrivait ainsi les «cretouns» dans son Essai sur le patois normand de La Hague paru en 1886: «résidus de graisses, rapetissés, plissés, ratatinés, crétis par le feu». C’est beau.
Est-ce à dire que les «cretouns» serait l’ancêtre du creton canadien? Nom d’une Jehane Benoît! (Elle a une recette de cretons d’ailleurs.) Mystère. Mais on sait une chose : c’est bon.