La fièvre d’Alicante

Alicante, capitale de la province espagnole du même nom, bordée par la Costa Brava, possède un atout indéniable: le combiné soleil-plage-douceur des températures. Un adage que je m’empresse de vérifier en ce mois de novembre bien entamé. Je ne suis pas déçue.

Climat estival pour une ville chaleureuse

En ce mois de novembre, je crois rêver lorsque venu midi, je me retrouve sans manteau sur la plage d’Alicante, les pieds dans l’eau. Le ciel et la mer turquoise se fondent l’un dans l’autre et le doré du soleil se mesure à celui du sable.

Offrir son visage à la lumière, lire sur le sable, contempler les familles venues piqueniquer au bord de l’eau et se laisser gagner par une joie de vivre typiquement ibérique pourraient me satisfaire toute la journée si je n’étais pas gagnée par l’agitation d’une population qui, à l’approche des fêtes de Noël, s’égaye à travers les rues, dans les restaurants et sur les places, jusque sur la marina.

Savoureuses pâtisseries

Avant de satisfaire ma curiosité pour l’architecture et l’Histoire de la ville, je prends le pouls d’une Alicante joyeuse et qui s’apprête pour Noël.

Ma journée carpe diem commence par un petit déjeuner dans l’une des nombreuses boulangeries-pâtisseries de la ville toutes plus savoureuses les unes que les autres.

De quoi ajouter des kilos à mon organisme qui n’en a pas besoin en écoutant les alicantins parler de la journée qui les attend, de leurs enfants et des sports. Sur la belle place ombragée surmontée d’un kiosque, des touristes prennent des photos.

Les ruelles sont animées. Si certains travaillent, d’autres font leurs courses ou profitent du moment comme je le fais.

Sur la Explanada de España

Sur la Explanada de España, grande promenade bordée de palmiers, un ballet ininterrompu de visiteurs locaux et et de touristes animent le bord du littoral.

L’alternance de mosaïques rouge, blanches et noires forme des vagues et ajoute à l’ambiance vacances. S’y côtoient danseurs, photographes utilisant des appareils de la Deuxième Guerre mondiale, vendeurs de ballons et d’autres babioles. Cette avenue de 600 mètres de long est peuplée de bars et terrasses où on vient boire un verre et déguster quelques tapas.

La nuit venue, une autre fièvre s’empare d’elle. On y joue du coude à coude pour avancer et on se mêle à la gaieté ambiante, saupoudrée d’ambiance de Noël.

Côté plages, on a l’embarras du choix. Celle de San Juan, à deux pas du golf d’Alicante est une magnifique bande de sable fin pour toutes les familles. Celle du centre-ville. La Albufereta à 3 km du centre-ville et près du site archéologique Lucentum (fondations d’Alicante) ou la Agua Amarga où les chiens peuvent courir en liberté.

Toutes très belles, elles attirent en cette saison touristes venant de pays froid et Espagnols épris de bains de soleil. Un plaisir que je ne me refuse pas.

Alicante, une ville de contrastes

Ville exubérante, Alicante surprend par ses contrastes architecturaux. Le majestueux Château de Santa Barbara érigé à 169m au-dessus de la ville, sur le mont Bénacantil qui présente de profil une tête de Maure, offre une vue époustouflante sur la baie d’Alicante et sur la ville.

On peut s’y rendre en bus, mais j’ai préféré marcher jusqu’à la forteresse et admirer les quartiers de la ville qui se dévoilent au fur et à mesure que je m’élève, révélant quartier populaire, église, cathédrale, hôtels et tours modernes. Le château date du IXe siècle, mais a été reconstruit et agrandi au XIIIe et XIVe siècle.

Après avoir appris l’histoire du château (sous la domination musulmane, puis celle des Castillans, et celle des Anglais pendant trois ans au moment de la guerre de Succession d’Espagne, devenu prison durant la Guerre d’Espagne et finalement transformé bien culturel en 1961 ouvert au public), je redescends vers la ville en traversant le fameux barrio de Santa Cruz.

Un joyeux entrelace de ruelles fleuries et de maisons aux façades colorées et décorées. Ici, on a l’impression que le temps s’est arrêté et que tout est prétexte à décors de film. L’ambiance y est joyeuse, vivante et chaleureuse.

Dans le centre, j’aime me perdre dans les rues, lever le nez sur les façades tantôt classiques, tantôt modernes. Je regarde le théâtre des gens qui courent, s’invectivent, se séduisent. Je visite la cathédrale et le Musée Archéologique, j’admire le fronton sculpté de la basilique de San Nicola.

C’est depuis la marina que le rocher en forme de tête de Maure s’observe le mieux. Je prends mon temps. Regarde les mâts osciller, les façades ocres de l’autre côté s’embraser au soleil. J’attends que le jour s’estompe peu à peu pour regagner le centre-ville et me replonger dans son animation.

Festivités nocturnes

Les Espagnols ont la réputation d’être des fêtards. Constat vérifié. Dès la nuit tombée, familles, amoureux, touristes, jeunes et vieux envahissent les rues. C’est le moment des retrouvailles, des restaurants, des verres à boires, des clubs où aller danser.

On parade, on sort ses beaux vêtements et ses chaussures à talons hauts. On rit fort, on court et on joue. On se salue bruyamment. On occupe tout l’espace en marchant en bande, bras dessus bras dessous. On envahit terrasses et salles de restaurant pour festoyer.

La nuit est jeune et le restera jusqu’au petit matin pourvu que l’on aime danser, boire et rire.

Noël approche

En ce mois de novembre, dorée par les rayons du soleil, c’est avec incrédulité que je me joins à l’ambiance festive sous les guirlandes lumineuses et les décors de Noël pour vivre la nuit.

Ici point de neige et de manteaux, mais des étoles colorées en travers des épaules et des grains de sable entre les orteils pour trinquer aux fêtes qui s’en viennent. Viva España!