Dubrovnik, Corfou, l’Albanie… Les perles de l’Adriatique

Le printemps sur la côte dalmate réserve bien des surprises. À ma montée à bord du navire de CroisiEurope, La Belle de l’Adriatique, on m’avait mise en garde sur la possibilité d’une semaine pluvieuse. Comme la précédente, qui avait eu le bon goût de faire tomber de la grêle entre deux trombes d’eau. Ma semaine s’avérera, tout au contraire, chaude et lumineuse.

D’ailleurs, certains passagers de La Belle de l’Adriatique ne se privent pas de profiter de ce beau temps, confortablement installés dans leur transat sur le pont du bateau.

Envoûtante Dubrovnik

Je retrouve pour deux jours une Dubrovnik lumineuse qui anticipe la fièvre estivale avec des visiteurs venus de France pendant les vacances de printemps.

Cette ville fortifiée qui admire son reflet dans le bleu de la mer est envoûtante. Tant par ses monuments que son Histoire, ses invraisemblables escaliers pentus entre les maisons, que ses ruelles et ses places animées.

En cette saison, Dubrovnik est de toute beauté et agréable à parcourir comme à contempler. Je me plais à la déguster à pied, de long en large, du bout des lèvres, en sirotant un verre et en discutant avec les gens.

Ainsi, une jeune femme de 35 ans, venant de Zagreb, me confie venir ici l’été travailler dans un salon de beauté pour se faire de l’argent. Elle est diplômée en analyse et contrôle spécialité criminalistique, mais ne trouve pas d’emploi.

«En Croatie, il faut connaître du monde dans votre spécialité pour travailler sur ce que vous aimez», dit-elle. Cette fatalité ne l’empêche pas de sourire et de tendre le front vers les rayons du soleil.

Les plaisirs grecs

Cette désinvolture et gaieté de fait, je la retrouverai à Corfou, après une nuit paisible de navigation durant laquelle je prendrai plaisir à échanger avec mes voisins de table, des habitués de la compagnie CroisiEurope dont ils plébiscitent le professionnalisme et l’ambiance chaleureuse à bord.

À cette heure avancée, c’est au confort de ma literie que je rends grâce tandis que je contemple par la grande fenêtre de ma cabine la lune danser sur les flots. 

L’île grecque est vibrante d’énergie et de bonne humeur.

Dominée par deux forteresses vénitiennes, la ville de Corfou est un entrelacs de ruelles médiévales. Il y fait bon flâner, regarder les gens, acheter du miel ou des pâtisseries aux pistaches et au miel.

Mais aussi suivre un chat qui se traînera d’églises en bord de mer, avant d’aller prendre un verre sous des arcades qui rappellent celles de la rue de Rivoli à Paris.

Bien sûr, c’est l’appel de la baignade qui se fait entendre. La température encore fraîche de l’eau n’empêchera ni le bain de pieds ni le bain de soleil.

À moins de 3 km des côtes albanaises, Corfou sera aussi mon tremplin pour découvrir ce pays que je ne connais pas encore, mais qui m’attire depuis quelques temps.

L’Albanie et son patrimoine

Ma première surprise en venant l’Albanie a été de découvrir la présence de magnifiques sites antiques en pleine nature. Ceux de Butrint et d’Apollonia, en particulier, m’ont beaucoup touchée.

Premier site albanais à avoir été inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1992, Butrint jouit d’un écrin de verdure en bordure de lac qui plonge le visiteur dans une atmosphère douce et apaisante.

Le site est habité depuis la préhistoire. Il témoigne surtout de la présence grecque et romaine, avec un très beau théâtre, un superbe baptistère, un gymnase, des bains publics, des temples et la structure d’une basilique. Une promenade-découverte de toute beauté.

Apollonia, à l’ombre des oliviers, nous révèle des vestiges gréco-romains de charme. Notamment un temple et un amphithéâtre adossé à la colline ainsi qu’une grotte abritant une source.

Le contraste est saisissant entre les villes de villégiature comme Vlora ou Saranda (elles-mêmes tiraillées entre blocs d’appartements communistes et nouvelle architecture design) et des petits villages de montagne comme Gjirokastra (tout en pierre) et Berat (inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO pour son style architectural typique de la période ottomane).

Il reflète la fracture existante entre une partie de la population agricole et l’autre, citadine et très éduquée.

Les joies des métropoles contemporaines

Tirana, mégalopole grouillante fut autre surprise.

Embouteillages monstres, feux de signalisation illuminés de haut en bas, tels des décorations lumineuses de Las Vegas.

Place immense, bunker juxtaposant des hôtels à enseignes internationales, musiciens traditionnels et jeunes en trottinettes électriques.

Souks et quartiers branchés, terrasses à l’ombre de grands arbres et grands supermarchés.

Je ne sais où donner de la tête. Le musée national d’histoire de Tirana. La rue où se vendent tous les spectacles en vogue dans la ville. La librairie Adrion fort bien achalandée sur la fameuse place Skanderbeg. La mosquée et la cathédrale ou encore le coin des «affaires».

On est loin, ici, du rythme paisible à l’intérieur des terres.

Une précarité sans pitié

La capitale de l’Albanie est bouillonnante d’énergie, mêlant sans peine jeune génération et anciens, cultures chrétienne, orthodoxe et musulmane… Mais d’autres villes sont davantage marquées par l’exode d’une jeunesse qui fuit les conditions de vie encore difficiles d’un peuple qui n’a pas fini de souffrir.

Une femme, à l’aube de la retraite, diplômée, trilingue et extrêmement cultivée, m’apprenait que son salaire actuel était de 550 euros par mois. Sa retraite serait de 350 euros. 200 euros de plus que ses parents. Sachant que le m2 est à 500 euros et que les médicaments ne sont pas remboursés, on comprend la dureté de la vie.

Et pourtant, que de ressources, d’envies de partager une culture et un patrimoine trop longtemps restés en retrait.

Je n’ai vécu dans ce pays que des rencontres enrichissantes, humaines et chaleureuses. Cela me donne envie de revenir passer davantage de temps dans chacun d’eux, et de découvrir les romans d’Ismaïl Kadaré.

Infos

CroisiEurope propose des croisières en français sur les fleuves d’Europe et les océans du monde.

Cette croisière sur l’Adriatique se déroule entre mai et fin septembre.

Elle offre la possibilité de découvrir, en prenant son temps, les joyaux de la Croatie, de l’Albanie, de la Grèce et du Monténégro, dans le confort d’un navire accueillant jusqu’à 200 passagers, promettant ainsi une aventure maritime à taille humaine avec une ambiance des plus chaleureuses à bord.