La Femme de chambre : intrigue en nuances et sous-entendus

Nita Prose, La Femme de chambre
Nita Prose, La Femme de chambre, roman traduit de l’anglais par Estelle Roudet, Paris, Éditions Calmann-Lévy, 2022, 432 pages, 24,95 $.
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Publié 17/08/2022 par Paul-François Sylvestre

«La discrétion est ma devise! Un service invisible, c’est mon objectif.» Ainsi s’exprime la narratrice et protagoniste du roman La Femme de chambre de Nita Rose.

La jeune Molly, comme dans Molly Maid, est payée pour se taire et redonner aux chambres leur perfection initiale. Or, l’hôtel cinq étoiles cache bien des secrets et il s’y passe des choses infâmes.

Une jeune femme de chambre naïve

Avec un nom comme Regency Grand, l’endroit affiche luxe et splendeur.

Molly est une jeune femme de chambre naïve qui n’a aucune idée à quel point les actes peuvent être violents dans le monde réel. Elle a été élevée par sa grand-mère et ne sait jamais ce qui peut l’attendre au tournant, «que ce soit un homme mort ou votre prochain rendez-vous galant».

L’action du roman se déroule presque entièrement en cinq jours; le lieu demeure inconnu, pas d’indices sur la ville ou le pays.

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La référence à Molly Maid peut laisser croire qu’il s’agit du Canada, où l’entreprise a été créée en 1979, ou des États-Unis. L’autrice est canadienne.

La femme de chambre enquête

Un jour, la femme de chambre découvre le richissime monsieur Black mort dans son lit. Mêlée malgré elle à cette étrange affaire de meurtre, Molly va mener sa propre enquête, aidée de quelques précieux collègues et amis.

L’architecture du roman est plutôt compliquée. Nombreux sont les retours en arrière dans la vie monotone de Molly.

Sa grand-mère est décédée depuis plusieurs mois, mais ses pensées inondent celles de Molly. Et il faut plus de 150 pages entre la découverte du cadavre et le début de l’enquête par la police.

Souvenirs d’enfance

Molly est utilisée comme un pion dans le meurtre de M. Black. En une journée, elle passe d’employée modèle, discrète, solitaire et zélée à personne difficile, distante, tordue et pire encore.

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Plein de souvenirs d’enfance refont surfaces, ce qui donne lieu à certaines longueurs.

Tel que mentionnée plus haut, les pensées de la grand-mère abondent.

Voici quelques exemples de ces idées, principes ou maximes. «Les gens sont un mystère impossible à résoudre. Tout ira bien à la fin, et si tout ne vas pas bien, ce n’est pas la fin. Il n’y a rien que tu puisses faire si ce n’est de ton mieux Lève-toi, ma fille, et brille de tous tes feux!»

Éditrice basée à Toronto

L’autrice Nita Prose est une éditrice basée à Toronto et La Femme de chambre est son premier roman. Elle excelle dans l’art de décrire le coté psychologique de ses personnages, un peu au compte-gouttes.

La Femme de chambre mêle subtilement intrigue criminelle et romantique. Tout est en nuances et sous-entendus. On a l’impression que la romancière nous tend des pièges pour nous garder en alerte.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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