La contre-culture a particulièrement libéré les femmes

Louise Desjardins, La fille de la famille
Louise Desjardins, La fille de la famille, roman, Montréal, Éditions du Boréal, collection Boréal compact 334, 2022, 200 pages, 13,95 $.
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Publié 05/06/2022 par Paul-François Sylvestre

Les années 1960 et 1970 sont synonymes de liberté et de contre-culture. Elles sont particulièrement marquantes pour les femmes, comme le démontre Louise Desjardins dans le roman intitulé La fille de la famille.

L’histoire n’est pas du tout linéaire. On saute dans diverses périodes de la narratrice, dont le nom n’est jamais mentionné.

Les premiers mots du livre sont «J’ai dix ans.» Tantôt dans l’enfance, tantôt dans la vie adulte, en passant par le cegep et l’université, on navigue dans le passé et le présent d’une jeune femme qui cherche à s’affirmer dans la seconde moitié du XXe siècle.

Soeur, fille, femme

Le père de la narratrice l’appelle Suffragette. C’est une référence au droit de vote des femmes, obtenu seulement en 1940 dans la Belle Province. Le Québec a été le dernier gouvernement provincial à légaliser le suffrage féminin.

Louise Desjardins décrit bien comment, dans un passé pas si lointain, une personne de sexe féminin devait se tirer d’affaire au cœur d’une maisonnée sous l’empire des hommes, père et frères. Elle était la sœur de, la fille de, puis la femme de.

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Le roman montre comment les femmes devenaient mineures lorsqu’elles se mariaient. Leur époux ou leur père devait signer si elles voulaient obtenir un emprunt à la banque.

Et ce n’est pas tout: «Zéro congé de maternité pour les femmes qui accouchent, mais trois jours de congé pour que les papas puissent se remettre de leurs émotions.»

Cours classique

La mention des classes d’éléments latins, syntaxe, méthode, versification, puis la référence à l’obligatoire Lagarde et Michard, anthologie de la littérature française, m’ont rappelé mes propres années du cours classique.

La famille de la narratrice se rend à un lac qui n’est pas nommé. Mais on lit que les pères oblats y ont une résidence d’été avec une vraie chapelle, «sans vitraux, ni chaire, ni statues…».

Je suis certain qu’il s’agit du lac McGregor, sur le territoire de ce qui est aujourd’hui Val-des-Monts. L’endroit est plus tard devenu le Camp Katimavik où j’ai organisé des rencontres de jeunes Franco-Ontariens.

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Roman rythmé

Avec le va-et-vient d’une période de vie à l’autre, le roman est très rythmé. Les références historiques n’alourdissent pas le texte.

La romancière raconte le parcours d’une femme – fort probablement le sien – qui répond à l’appel de la liberté, au désir d’une vie pleinement vécue.

Le roman paraît chez Boréal, dans la collection Boréal compact, laquelle présente des rééditions de textes significatifs dans un format pratique et à des prix accessibles aux étudiants et au grand public.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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