La confusion autour de la date «meilleur avant» coûte cher aux ménages

Faites confiance à vos sens

Too Good To Go, gaspillage alimentaire, date de péremption
Lesquels de ces bols contiennent du popcorn passé la date de péremption? Photos: Too Good To Go
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Publié 18/11/2025 par l-express.ca

Les dates de péremption indiquées sur les étiquettes d’aliments entraînent du gaspillage alimentaire.

Chez les ménages canadiens, un quart de tout ce qui est jeté (en poids) résulterait de la confusion autour des dates «meilleur avant»: une proportion plus élevée qu’aux États-Unis (20% selon la FDA en 2024) et qu’en Europe (10% selon la Commission européenne en 2018).

À l’occasion du premier anniversaire du lancement de l’initiative «Observez, sentez, goûtez» au Canada, Too Good To Go — l’entreprise à impact social qui encourage la commercialisation des surplus des restaurants et épiceries — publie les résultats d’une étude mandatée au Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie.

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Quels verres contiennent du jus d’orange provenant d’une bouteille indiquant une date de péremption dépassée?

Confusion

L’étude visait à comprendre les perceptions des consommateurs à l’égard des dates de péremption, et évaluer à quel point leurs connaissances, attitudes et valeurs influencent leurs comportements.

On apprend ainsi que 30% des Canadiens ne connaissent pas la signification de la date «meilleur avant», et 4 sur 10 jettent des aliments après cette date, même lorsqu’ils sont encore comestibles.

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73% des Canadiens observent, sentent et goûtent un produit pour déterminer s’il est encore comestible lorsque la date «meilleur avant» est dépassée. Pourtant, 63% se basent encore uniquement sur cette date pour décider s’il est sécuritaire de le manger.

2 Canadiens sur 3 prennent en compte le coût des aliments lorsqu’ils décident de consommer des produits après leur date «meilleur avant».

Chaque année, les ménages canadiens jettent en moyenne 246 $ de produits alimentaires à cause de la confusion autour des dates «meilleur avant».

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Peut-on distinguer le jus d’orange passé date de celui plus récent?

Indicateur de qualité optimale

Comme le mentionne l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), la date «meilleur avant» indique pendant combien de temps un aliment non ouvert et entreposé correctement conserve sa qualité optimale. Ce n’est pas un indicateur de sécurité.

D’ailleurs, les produits ayant une durée de conservation supérieure à 90 jours ne nécessitent pas de date «meilleur avant».

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Des produits laitiers aux boissons, des collations aux condiments, plusieurs marques canadiennes de premier plan participent à l’initiative au Canada: Bel Group, Capel Foods, Terry’s Chocolate, Dr. Oetker, Flirt Drinks, Greenhouse, Healtea, Kopi Thyme, Dums Coffee et Paz Bakery.

Leurs produits intègrent le pictogramme «Observez, sentez, goûtez» sur leurs emballages, et ces marques ont contribué à sensibiliser les consommateurs à faire confiance à leurs sens grâce à des campagnes de communication.

Too Good To Go, gaspillage alimentaire, date de péremption
Des produits comportant le pictogramme invitant à «observer, sentir et goûter» si c’est encore bon.

Date fatidique

Active aussi dans 14 pays européens, cette initiative compte plus de 500 marques participantes dans le monde. Le pictogramme «Observez, sentez, goûtez» est imprimé sur plus de 7 milliards de produits annuellement.

Doug Ford, Crown Royal, alcool
Sylvain Charlebois.

«L’étude que nous publions montre que, malgré une compréhension accrue des dates, la date “meilleur avant” reste le plus souvent l’indicateur final pour décider si un produit sera consommé ou jeté — ce qui ne devrait pas être le cas», explique le professeur Sylvain Charlebois, directeur du Laboratoire de l’Université Dalhousie et chroniqueur dans plusieurs médias.

Le degré de gaspillage alimentaire varie selon les générations, la tolérance au risque et les valeurs environnementales. L’étude confirme que les jeunes de la «génération Z» sont plus dédaigneux que leurs aînés, gaspillant 34% d’aliments de plus que la moyenne nationale.

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«Nous œuvrons à mettre le sujet du gaspillage alimentaire au centre des discussions», indique Chris MacAulay, vice-président des opérations, Amérique du Nord à Too Good To Go. «Grâce à l’application, les Canadiens ont pu sauver 11 millions de repas d’un océan à l’autre auprès de plus de 17 000 commerces.»

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