La cédille à bon prix?

La CoViD-19 a-t-elle fait chuter le cours des diacritiques?
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Publié 30/09/2020 par Lise Marie Baudry

En mai 2019, l-express.ca publiait dans ses pages une chronique sarcastique que j’ai écrite à propos de ce que le gouvernement ontarien disait de son incapacité à inclure les diacritiques (accents aigu, grave, circonflexe, tréma, cédille) dans ses cartes officielles, permis de conduire, carte-santé, etc.

Le gouvernement disait que cela coûterait 60 millions $ pour modifier le système informatique pour le faire et qu’il n’en avait tout simplement pas les moyens.2

Et voilà que vendredi 25 septembre 2020, la ministre des Transports et néanmoins ministre des Affaires francophones annonce que, dès lundi le 28 septembre, les Franco-Ontariennes et Franco-Ontariens pourront faire une demande de remplacement gratuit de permis de conduire afin de refléter les particularités de leurs noms.

Un beau cadeau pour la Journée des Franco-Ontariens et Franco-Ontariennes.

La ministre Caroline Mulroney au monument franco-ontarien le 25 septembre.

Quinze mois après ma petite chronique! Est-ce que j’en prends le crédit? Un petit, très petit peu, quand même.

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Ce qui me stupéfie? Si, l’an dernier, le coût d’une cédille était, comme calculée par le gouvernement, de 12 millions $, qu’est-ce qui a fait chuter le cours des diacritiques en 15 mois? Est-ce que la pandémie a fermé les usines de diacritiques? Est-ce qu’ils sont maintenant soldés à des prix de misère pour écouler les inventaires?

Ou est-ce qu’on les considère maintenant comme service essentiel dans une province qui n’a pas assez de ressources essentielles? Y a-t-il un lien avec la CoViD-19 et la recherche pour un vaccin tellement universel qu’il doit comprendre tous les diacritiques existants?

Wow! Ce que je sais, c’est que Mme Mulroney n’investit certainement pas 60 millions $ dans une période de dépression économique (et dépression tout court). Je soupçonne qu’on a trouvé un moyen très facile et très peu onéreux pour faire ce changement.

Je ne vais pas investiguer mais… Est-ce qu’on peut imaginer que les coûts dont le gouvernement se plaignait avait, mmmhhh, subi une inflation bureaucratique?

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Mais, je ne dia-critique pas. Je me réjouis. Attention: pour l’instant, c’est seulement le permis de conduire qui est touché. J’accepte sans contrainte que le ministère de la Santé est trop occupé en ce moment pour s’occuper d’un changement similaire à la carte-santé.

Mon grand regret: que mon nom, pourtant bien français, ne comporte aucun diacritique!

– Lîsę Mãrìe Båúdřÿ

Auteur

  • Lise Marie Baudry

    Lise Marie Baudry œuvre depuis plus de 30 ans dans la francophonie ontarienne et torontoise. Elle a notamment été directrice générale du Centre francophone de Toronto. Ses opinions n'engagent qu'elle-même.

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