La croyance qu’il existe un accent parfait peut nuire au développement de l’identité linguistique, souligne Annette Boudreau dans son dernier livre. Selon la sociolinguiste acadienne, les commentaires négatifs peuvent décourager une personne d’utiliser le français.
La professeure émérite de l’Université de Moncton était à l’Université d’Ottawa le 22 février pour une causerie autour de son dernier livre, Insécurité linguistique dans la francophonie.
Des exemples
Le court ouvrage de 76 pages vulgarise la notion d’insécurité linguistique en l’illustrant avec des exemples personnels et professionnels. Annette Boudreau veut amener les francophones à réfléchir et comprendre à quel point les commentaires moqueurs sur la langue «peuvent blesser les gens [et] que la langue n’est pas séparée de l’individu».
L’insécurité linguistique n’est pas un phénomène aléatoire, au contraire. «On se rend compte que c’est une réalité qui est très présente dans les minorités francophones au pays», informe Sébastien Savard, professeur titulaire en travail social à l’Université d’Ottawa, présent au lancement du livre.
Cette réalité a des conséquences sur l’épanouissement et l’identité d’un francophone, précise l’autrice.