Malgré toutes ses crises et ses situations impossibles, Haïti demeure un pays magique qui a «un effet de coup de foudre, attractif, ensorcelant». Voilà ce que Guy Bélizaire illustre avec brio dans le roman Rue des rêves brisés. La réédition de cet ouvrage en vaut le coût/coup!
L’action se déroule à Montréal où Christophe est né de parents haïtiens. Le père veut imposer à son fils de 17 ans un voyage d’un mois au pays de ses ancêtres. Christophe n’y tient pas car il craint de perdre sa première petite amie, Mélodie. Loin des yeux, loin du cœur.
Tensions père-fils
Le narrateur de ce roman est le fils, plus souvent appelé Chris. Guy Bélizaire le campe dans des situations où l’ado finit par aimer son père tout en étant emmerdé par sa présence. Il l’apprécie, mais préfère le plus souvent se passer de sa compagnie.
Au début, Mélodie n’accueille pas très bien le projet de voyage de son petit ami. Cela bouleverse tous ses plans. Son chagrin, sa déception et sa colère mettent visiblement des bâtons dans les roues de son raisonnement.
Racisme
L’auteur explore largement le thème du racisme, utilisant au besoin le mot en N. Jimmy, le meilleur ami de Chris, ne laisse personne l’insulter, surtout pas un Blanc. Cela se produit une fois et Jimmy flanque un coup de poing à son agresseur. «Désormais, je suis sûr qu’il réfléchira avant d’insulter un Noir.»